Le célèbre trompettiste solo de l’Orchestre du Théâtre de l’Opéra de Rome et la brillante pianiste canadienne ont offert à cette occasion une belle prestation devant un public séduit par l’alliage des sonorités du piano et de la trompette. Et qui a apprécié avec beaucoup d’enthousiasme la douceur et la profondeur des œuvres concoctées à son attention sous le signe «La grande musique du cinéma italien».
Des moments de grandes émotions et de partage ponctués d’une douzaine d’œuvres musicales, signées d’illustres compositeurs italiens de musiques de film. Durant près de deux heures, les spectateurs ont ainsi eu droit à des titres très inspirés qui témoignent du génie de leurs auteurs mais aussi le talent du duo qui a su les rendre sur scène comme jamais.
Les absents auront sans doute manqué l’occasion d’écouter des morceaux tels que «Bugsy», «La Leggenda del pianista sull’oceano», «Per un Pugno di dolari» et «Mission» du grand Ennio Morricone (1928), mais aussi «Incontri particolari», «Il viaggio» et «Amore moi aiutami» de Piero Piccioni (1920-2004) également connu sous le pseudonyme de Piero Morgan. Ou encore «Amarcord», «La Dolce vita», «I vitelloni», «La Strada», «Le notti di Cabiria» et «Otto e mezzo» du compositeur et chef d’orchestre Nino Rota (1911-1979) à qui l’on doit 170 compositions de musiques originales.
Mais ce soir, il n’y avait pas que des notes et des sons au programme. Comme à son habitude, Mauro Mur a gratifié les spectateurs de brèves histoires et témoignages, agrémentant ainsi de plus belle une soirée déjà réussie. Une démarche qui édifiera le public sur ces petites histoires dont on ne parle pas ou peu (en de telles circonstances) sur l’origine des œuvres, leurs sources d’inspiration ou encore les changements qu’elles ont subis avant d’être rendues publiques...
«La réaction du public m’a profondément touché, elle était si naturelle et forte que nous nous avons passé de merveilleux moments ensemble. Preuve qu’il a été réceptif à cette musique», a confié, satisfait, à Libé, Mauro Maur dont les communications sur scène ont beaucoup éclairé et parfois arraché le rire parmi les spectateurs.
S’exprimant sur ces communications durant le concert, le trompettiste a déclaré ceci : «Je joue de la trempette mais ne chante pas. Et comme j’aimerais le faire, communiquer avec le public est une façon de chanter», explique-t-il sous le regard acquiesçant de Françoise de Clossey qui a dit garder un bon souvenir de ce concert.
Ravi de passer une soirée en si bonne compagnie, le public ne s’est pas fait prier pour exprimer sa satisfaction, gratifiant le duo d’ovations sincères et franches.
Mauro Maur revendique une riche et très longue carrière saluée par de nombreux prix dont le Prix Oder 2008 à la carrière et le «Sigillo Trecentesco», la distinction honorifique la plus importante de sa ville natale, Trieste. Le trompettiste chevronné a aussi reçu la distinction de chevalier de l’Ordre «Al Merito della Repubblica italia».
Le répertoire de Mauro comporte de grands concerts de trompette, de la musique baroque et classique ainsi que de la grande musique de cinéma.
De mère napolitaine, Françoise de Clossey a écumé plusieurs festivals internationaux. Elle s’est distinguée notamment sur la scène des Festivals internationaux Montréal, Menton, de Paris, London Promenades. Il s’est aussi fait remarquer lors des concerts du Vatican à Rome et du Festival italiano de Munich.