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allemand d’origine turque a donné
lundi la première leçon de cinéma
de cette 15ème édition du festival.
C’est donc un démarrage
en beauté pour les master
classes, car Fatih Akin accumule
les récompenses pour ses films,
passant avec aisance du drame
à la comédie. Ainsi, en 2004 et 2007,
les drames « Head-On » et
«De l’autre côté » remportent
respectivement l’Ours d’or de Berlin
et le Prix du scénario au Festival
de Cannes, tandis que la comédie
“Soul Kitchen” remporte le Grand
prix du jury à la Mostra de Venise
en 2009. Si Fatih Akin croit fermement
que les films ont et doivent avoir
un impact sur les spectateurs, il est
également persuadé qu’un
long métrage doit être
divertissant, passionnant.
Lors de cette première leçon de cinéma, ponctuée par la projection d'extraits de ses grands succès, l'enfant prodige du cinéma allemand, issu de la banlieue ouvrière et populaire de Hambourg, a passé en revue son parcours cinématographique, ses influences, les critères guidant ses choix artistiques et le traitement de ses œuvres, ainsi que ses rapports avec les acteurs et le staff technique. Que ce soit pour la musique, les techniques utilisées, la lumière, les lieux de tournage ou encore le casting, c'est l'objet de l'oeuvre qui détermine le traitement réservé in fine pour les films (fictions ou documentaires) et leur vision cinématographique, a souligné le cinéaste qui croit en la capacité du cinéma de changer le monde. Dans ses rapports avec les acteurs, il cherche à cultiver une confiance mutuelle, tout en laissant la voie ouverte à l'improvisation qui ne peut qu'enrichir la création. La musique est une pièce maîtresse de l'œuvre aussi riche et diversifiée du jeune réalisateur et scénariste turco-allemand qui lui-même fait de la musique, aux côtés de sa première passion le cinéma.
Né en 1973 à Hambourg, Akin s'est intéressé au cinéma dès son jeune âge. Il a d'abord rêvé d'être acteur à La Bruce Lee avant de passer derrière la caméra réalisant des films qui attirent très vite l'attention. C'est ainsi qu'il décroche l'Ours d'or à Berlin en 2004 pour Head-on. Loin de s'enfermer dans une approche identitaire sclérosée, son cinéma aborde la réalité multiculturelle des sociétés modernes avec fougue dans le sillage du cinéma de Martin Scorsese dont il est un grand admirateur. En 2014, il aborde dans « The Cut », un sujet tabou dans le pays de ses parents, le génocide arménien. Grand cinéphile, Akin aime le cinéma dans toute sa diversité géographqiue et esthétique.
Deux autres leçons de cinéma sont prévues dans le cadre des master classes de cette 15ème édition du festival. Ils seront animés par deux autres grands noms du cinéma international : Abbas Kiarostami, un des maîtres incontestés du cinéma iranien et auteur mondialement reconnu et le cinéaste et scénariste sud-coréen Park Chan-wook à qui le festival rendra hommage.
Jawad Ghalib
représente le Maroc
Le cinéma marocain a marqué sa présence à la compétition officielle de la 15ème édition du Festival international du film de Marrakech par la projection, au Palais des congrès de la cité ocre, du long-métrage "Rebellious Girl" (Insoumise) du réalisateur Jawad Ghalib. Ce film, qui traduit la vision de la nouvelle génération des cinéastes marocains intéressés par nombre de questions à caractère humain et humaniste, jette la lumière sur plusieurs aspects de la souffrance au féminin des immigrés marocains en Europe. Cette fiction de 76' relate l'histoire d'une jeune informaticienne marocaine sans emploi, Laila, qui a quitté son pays pour un travail de saisonnière en Belgique. La jeune femme atterrit dans la petite exploitation familiale tenue par André, un cultivateur de pommes. Très vite, Laila déchante. Elle découvre le système profondément injuste qui régit les contrats des saisonniers, et, peu à peu, elle réussit à faire partager son sentiment de révolte par ceux qui l'entourent. Jusqu'à ce que l'exploitation d'André en soit profondément chamboulée, relate le long-métrage en lice pour l'un des prix du festival. Les rôles de ce film, sous-titré en trois langues (arabe, français et anglais), sont interprétés par Sofia Manousha (Laila), Benjamin Ramon (Thibaut), Hande Kodja (Julie), Nadège Ouedraogo (Fatou), Benoit Van Dorslaer (André), Raphaëlle Bruneau (Françoise), Izabela Kaeolczuk (Lucia), Olivier Bonjour (Albert) et Jean-Dominique Orsatelli (Bernard).
Auteur et cinéaste, Jawad Ghalib oriente son travail sur les questions liées aux droits de l'Homme et à la mondialisation. Son film « El Ejido », la loi du profit reçoit plusieurs prix dont celui du Meilleur documentaire au Fespaco 2007. Il signe ensuite "Les Damnés de la mer", multi-primé dont le Prix du public de Visions du réel à Nyon, le Grand Prix au Festival de Monte-Carlo et une nomination aux European Academy Awards.
Marrakech aux couleurs
du Pays de l'Erable
L’hommage rendu, cette année, au cinéma canadien s’inscrit dans la marche de l’Histoire du 7e art. Car ce cinéma, jeune et fort, le cinéma d’un pays qui célèbre la diversité, qui fait que création et résistance sont devenues de beaux synonymes, oui, ce cinéma a toujours été militant, courageux, grave, drôle, réel, absurde, vrai… En un mot: le cinéma! Il possède donc, ce cinéma si fécond, le même ADN que le Festival International du Film de Marrakech. Ainsi, après l'Angleterre, le Mexique, la Scandinavie ou encore le Japon l'an dernier, le Festival international du film de Marrakech se drape des couleurs du Pays de l'Erable avec ce nouveau voyage dans un continent cinématographique, offrant un plaisir à la fois esthétique et intellectuel aux nombreux cinéphiles marocains et internationaux, désormais habitués de ce grand rendez-vous du cinéma mondial.
Le festival qui reçoit pour l'occasion une délégation importante d'acteurs et de réalisateurs canadiens représentatifs de la vivacité d'un cinéma en perpétuelle évolution, continue donc son exploration des contours de la cinématographie mondiale avec à l'honneur cette fois un cinéma jeune qui a vu le jour en 1897, au lendemain de la projection parisienne des frères Lumière.