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Dans une salle comblée d’attention, étaient à l’honneur Chafik El Kettani, président de la FRMJAMA, Mostafa Azaroual, directeur des sports au sein du ministère de la Jeunesse et des Sports et Jean-Luc Rougé, secrétaire général de la Fédération internationale de judo. L’absence d’athlètes est à regretter, mais elle est compréhensible, au vu des messages vidéos envoyés par les champions pour expliquer leur désaffection. Un maigre lot de consolation, à travers lequel, les nonuples champions du monde, Teddy Riner, son concurrent le plus féroce, le Géorgien Tushishvili, mais aussi, les meilleures chances de médailles marocaines Asmaa Niang et El Mehdi Malki, ont affiché leur engouement et leur joie quant à leur future participation, tout en mettant leur absence sur le dos des entraînements.
Orchestré tous les ans par la FIJ, ce championnat du monde, médiatiquement couvert à l’échelle planétaire, verra la participation de 60 des meilleurs athlètes mondiaux représentant 30 nations, toutes catégories confondues. Il se tiendra pour la première fois sur le continent africain. Après que le Japon a vampirisé toutes les éditions, depuis l’année 1956, une décennie plus tard (1965), Rio a accueilli les premiers Championnats du monde hors continent asiatique, symbolisant ainsi l’ouverture de cet art martial sur de nouveaux horizons. C'est à cette même époque, en 1964, que le judo devint sport olympique aux Jeux olympiques de Tokyo. Après une absence en 1968, le judo s'installe définitivement comme sport olympique en 1972 à Munich. Le Maroc profite ainsi de cette politique de mondialisation, mais pas que, comme l’a confirmé, Jean-Luc Rouget : «Outre la faisabilité technique, la notoriété de la ville de Marrakech, ainsi que l’expérience marocaine dans la réussite d’événements de cette ampleur, l’originalité du lieu où se déroulera la compétition a fini par convaincre la F.I.J d’opter pour la candidature marocaine». En effet, le Palais des congrès est en chantier. Plusieurs ouvriers y travaillent d’arrache-pied, pour y monter différents stands, des gradins réservés à quelque 1000 observateurs et un tatami. Ce dernier point peut paraître surprenant au vu des habitudes d’organisation qui suggèrent plusieurs surfaces de combat. Mais ce choix aura au moins le mérite d’avoir attiré toutes les attentions.
En plus de la quête d’un 10ème titre mondial prévu par l’ogre des tatamis, Teddy Riner, les athlètes marocains seront aussi attendus, en l’occurrence Asmaa Niang et l’ex-champion d’Afrique El Mehdi Malki. Cependant, Chafik El Kettani tient à tempérer les ardeurs :«Remporter un titre mondial est un processus long qui se fait par paliers. Nous avons 15 athlètes dans le Top 50 mondial, nous atteignons souvent les quarts et les demis. Mais évidemment nous voulons aller encore plus loin. Notre objectif est un podium mondial dans les 4 ans. Mais cela passe forcément par la régularité dans la performance».
Côté notoriété, cette compétition donnera un vrai coup de fouet au développement de ce sport dans le Royaume. Depuis 1959, et la création de la Fédération Royale marocaine de judo et arts martiaux assimilés, 400 clubs, 20.000 licenciés, 40 manifestations nationales et 250 régionales sont à dénombrer. Un bilan dérisoire par rapport aux valeurs inculquées par cet art. Considéré par l’UNESCO comme le sport éducatif par excellence, paradoxalement, le judo puise son origine dans une guerre remportée au corps à corps et en infériorité numérique par l’armée japonaise contre les troupes chinoises. Mais il a prouvé ces bienfaits sur l’humain et son environnement, en participant tout autant à la formation des hommes et à l’amélioration de la société.
Justement, la conférence a aussi fait place au débat sur la formation avec la désignation d’un nouveau directeur technique national, en la personne de Christian Chaumont. Le président de la fédération nous a livré l’objet de cette nomination :«Le but de son recrutement n’est pas de former un seul champion, mais plutôt de faire progresser toutes les équipes marocaines. De plus, il sera aussi attendu dans la formation des encadrants marocains, à travers des stages disséminés dans tout le Royaume». De grandioses aspirations qui pourraient se réaliser grâce à la construction d’un futur Centre d’entraînement. «Nous avons l’intention de construire un village sportif dans la région de Kénitra, qui englobera un bon nombre d’arts martiaux et particulièrement le judo. Ce qui donnera l’occasion aux athlètes marocains de se frotter aux meilleurs mondiaux. Les études architecturales sont terminées. Il ne nous reste plus qu’à trouver un cadre juridique pour l’option sport-étude», conclut Mostafa Azaroual.
En attendant, dans quelques semaines, au Palais des congrès, les hommes en costumes cravates feront place nette aux golgoths en kimono, à leur Uchi-Mata, Waza-ari et autres techniques d’étranglement.