-
À Sète, Mustapha Jmahri explique l’identité maritime d’El-Jadida
-
Journée culturelle bissau-guinéenne au Théâtre Mohammed V : Bonnes performances du groupe «Netos de Bandim» et de l'artiste musicien Binham Quimor
-
La diversité culturelle du Maroc célébrée au Village de la Francophonie à Paris
-
"Le plus grand mariage du monde", un spectacle célébrant les traditions marocaines le 7 décembre prochain à Casablanca
C’est à Paris des années 60 que l’histoire, étalée sur 207 pages de format moyen et 23 chapitres, prend racine. Lucie Durand, une jolie Parisienne, maman célibataire, travaille comme barmaid pour subvenir aux besoins de son bébé. Convoitée par tous mais demeurant toujours inaccessible, elle se lie d’amitié avec le seul homme «poli et gentil» de ce milieu malsain, le Marocain à la peau noire Moha Assou, employé du bar et étudiant aux Ponts et Chaussées, venu du fin fond d’un patelin «hors du temps» du Sahara et de «lieux maudits par Dieu et par les hommes».
L’amitié entre Lucie et Moha se transforme en amour, qui se couronne vite par le mariage. Les évènements se déplacent alors au Maroc, où Moha, une fois son diplôme en poche, revient chercher du travail, laissant son petit ménage (Lucie et sa fillette) à Paris. Les cadres étant une denrée rare dans le Maroc fraîchement indépendant, le jeune ingénieur accède, immédiatement et sans coup férir, au très convoité poste de chef d’arrondissement au ministère des Travaux publics.
Plus qu’un mariage mixte entre deux personnes de différentes nationalités, le roman décrit ce mariage, plutôt malheureux, entre deux cultures, modes de vie, voire deux univers aux antipodes. La plume acerbe de l’écrivain critique impitoyablement les mœurs de la haute société citadine qui récolte avec rapacité les fruits de la modernité et s’enrichit aux dépens du peuple, abandonné à la misère. C’est le portrait d’une bourgeoisie hypocrite, déracinée, qui vit à l’occidentale, aveuglée par l’argent facile et le modernisme européen, que Hajiouy brosse dans ce roman. Moha, petit à petit perverti, finit par en faire partie et c’est cela, à juste titre, qui le conduit à sa perte.