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de la chaîne française et son engagement au Maroc.
Libé : La caravane « Le Tour du Maghreb » en cours de tournage au Maroc est soutenue par les pouvoirs publics français. Y a-t-il eu une démarche auprès des autorités marocaines pour son soutien financier?
Marc Saikali : Nous sommes une télévision financée par la redevance, votée par le Parlement et attribuée par notre tutelle qui est le ministère de la Culture.
Nous sommes venus au Maroc pour voir quelles étaient les possibilités de partenariat et expliquer ce que nous entreprenons aux autorités marocaines. C’est dans cet objectif que nous sommes allés à la HACA (Haute autorité de la communication audiovisuelle) et avions rencontré de nombreuses personnes pour monter des partenariats avec des télévisions, radios et sites Internet. Mais notre objectif n’est pas de recevoir de l’argent.
Nous sommes d’accord pour donner nos programmes, mais non de les vendre. Nous ne sommes pas dans une démarche commerciale forcément lourde. Ce nous voulons, c’est de nous rapprocher, marquer que nous avons une volonté éditoriale bien ancrée de nous associer et de travailler avec des peuples et les médias des pays du Maghreb.
De grandes chaînes arabes sont très présentes dans la région. Quelle est la spécificité de France24 au Maroc ?
Je vous parle de France24 en arabe. Nous voulons être une alternative en cette langue. Nous ne sommes pas une télévision gouvernementale ou idéologique. Nous sommes pour la liberté, les droits humains, le respect des femmes et des enfants, la pluralité, la beauté et la culture, bref des choses qui font avancer. C’est ce que nous sommes et nous le confirmons. Cela peut faire notre différence. Nous n’avons aucun tabou, nos seules lignes rouges, c’est le respect de la dignité humaine.
Justement, est-ce exagéré de dire que vous êtes une chaîne engagée sur certains sujets ?
Si être pour la dignité humaine et l’éducation des petites filles partout dans le monde veut dire être une chaîne engagée, la réponse est oui.
Nous sommes objectifs et honnêtes dans notre information. Mais nous ne sommes pas neutres dans le sens que nous sommes contre le terrorisme et que nous ne confondons pas assassin et victime.
La thématique de l’immigration est très présente au Maghreb. Comment traitez–vous aujourd’hui ce sujet à France24 ?
Nous le traitons avec pudeur et respect. Nous nous posons les questions suivantes: pourquoi les gens viennent-ils en Europe ? Qu’est-ce qu’ils font là ? Une grande partie de nos téléspectateurs est issue de l’immigration et nous sommes engagés, là aussi, pour la dignité humaine. Car, ce n’est pas normal que des gens meurent sur des barques en essayant d’aller à Lampedusa. La solution n’est pas d’ouvrir les frontières de l’Europe à tout-va, mais de trouver des solutions pour que la dignité soit préservée et que les émigrants soient respectés. Nous sommes pour la liberté, l’égalité et l’actualité.
Vous avez vécu deux ans au Maroc et vous avez été le premier directeur de Médi1sat. Qu’est-ce que vous appréciez le plus ici?
Ce que j’apprécie le plus au Maroc, c’est la mixité des gens qui m’a vraiment surpris et que je continue à apprécier. Le Maroc reste un pays aux milles couleurs.