"Celui qui épargne la vie et ne tue pas le gardien finit par le payer", a averti Diego Maradona, qui n'a pas apprécié le déchet offensif de ses attaquants samedi: "On aurait dit qu'ils ne voyaient pas les cages !" "Nous nous sommes créé beaucoup d'occasions et n'avons pas eu la chance de les convertir, a répondu en écho Lionel Messi dimanche. Nous avons fait un grand match et allons continuer à nous améliorer".
L'attaquant Gonzalo Higuain, lui, ne peut que s'améliorer: sa prestation s'est limitée à gâcher les offrandes délivrées par Messi. Ses frappes manquaient de conviction. Maradona donnera-t-il sa chance à Milito, brillant avec l'Inter Milan cette saison ? A l'inverse, Tevez ne s'est pas créé d'occasions. Au moins a-t-il été utile dans le jeu et le pressing.
Messi ? Il lui a manqué l'efficacité qui est aussi sa marque de fabrique depuis cette saison (47 buts toutes compétitions confondues avec le Barça).
Manquait un peu de précision, un peu de chance. Mais il ne tombera peut-être pas toujours sur un gardien en état de grâce, comme l'était le Nigérian Enyeama samedi, qui a parlé du "meilleur match de (sa) carrière".
Messi-dépendance. L'Argentine tout entière se félicite que Messi ait enfin joué à la hauteur de son talent barcelonais. Son emprise sur le match fut totale. Mais comme l'a noté son coéquipier en club, le Brésilien Daniel Alves, "au Barça, il a des joueurs du même niveau"...
"La sélection ne dépend pas de moi, s'est récrié Messi. Il y a de très bons joueurs. Chacun peut faire la différence, moi aussi. Le ballon m'est venu, ils me l'ont amené et j'en ai profité".
Mais quid de la créativité en cas de méforme ou de blessure du N.10 ? Veron (35 ans), installé en meneur de jeu, joue propre mais manque de volume.
Maradona misait beaucoup sur Di Maria. Milieu gauche, il est resté transparent. Côté droit, Gutierrez revenait défendre dans un système en 3-4-3 parfois bancal. "Je suis descendu plus bas sur le terrain et près de Mascherano, Veron et Di Maria, qui m'ont fait jouer", a préféré retenir Messi.
"Leo" et les autres attaquants peuvent toujours méditer sur la référence argentine en matière de +tueur+, le "Matador" Mario Kempes. Le meilleur buteur du Mondial-1978 (6 réalisations) était resté muet pendant les trois matches du premier tour...