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Le gouvernement «devra accepter de rediscuter avec les syndicats» sur leur plate-forme «qui parle de l’emploi, du pouvoir d’achat, des investissements, des politiques publiques», a assuré hier matin Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, le plus important des syndicats français.
Les organismes de défense des droits des salariés ont voulu égaler ou dépasser la mobilisation du 29 janvier, lorsqu’ils avaient rassemblé entre 1 et 2,5 millions de manifestants dans toute la France, selon les sources. Ce succès avait contraint Nicolas Sarkozy à débloquer une enveloppe de 2,6 milliards d’euros en faveur des ménages les plus fragiles, une mesure jugée insuffisante par les syndicats. Le pouvoir doit «répondre très sérieusement» aux revendications syndicales, a lui aussi souligné François Chérèque, du syndicat CFDT.
Plus de 200 manifestations étaient attendues hier dans tout le pays, le défilé à Paris devant commencer en début d’après-midi. Des défilés ont démarré dès jeudi matin dans des grandes villes comme Marseille, Lyon, Grenoble.
Le mouvement, lancé dès mercredi soir dans les transports, a perturbé hier matin le trafic aérien, avec 30% des vols annulés à Paris-Orly et 10% à Paris-Roissy. A la SNCF (chemins de fer français), avec 36% de grévistes selon la direction, le trafic des TGV devait être assuré à environ 60%, mais les Eurostar et Thalys circulaient normalement. La mobilisation s’annonçait importante dans les milieux enseignants et hospitaliers.
De nombreux appels à des arrêts de travail ont aussi été lancés dans des grandes entreprises du secteur privé, comme Total, Saint-Gobain, Auchan, Carrefour, dans les secteurs de la banque, de la chimie, de la métallurgie, mais aussi dans le commerce et la distribution.
Depuis janvier, la situation économique s’est encore dégradée, avec une hausse record du nombre de chômeurs, qui dépasse les 2 millions.
A tel point qu’une grosse majorité de Français a soutenu le mouvement de protestation: 78% ont considéré la journée de grève comme «justifiée», selon un sondage publié mardi.
La tension sociale est montée d’un cran, exacerbée par les plans sociaux d’entreprises privées comme Total, qui supprime 555 postes malgré des bénéfices record, ou le fabricant allemand de pneumatiques Continental, qui ferme une de ses usines en France.
L’action de certains salariés s’est radicalisée, comme ceux de Sony France qui ont séquestré leur PDG.
Nicolas Sarkozy a souligné mercredi «qu’il comprenait l’inquiétude des Français en cette période de crise», mais il a rejeté l’appel de plusieurs responsables de sa majorité à faire contribuer les plus riches en suspendant le plafonnement de l’imposition à 50%.
Son Premier ministre François Fillon, qui devait s’exprimer hier soir à la télévision, a assuré qu’il n’y aurait «aucune enveloppe supplémentaire».
«Soit ce gouvernement est totalement méprisant, soit il est incompétent, soit il est obstiné, c’est sans doute un peu des trois», a déclaré l’ex-candidate socialiste à la présidentielle, Ségolène Royal, sur la radio RTL.
Elle s’est aussi dite «consternée» par les prises de position «réactionnaires» de l’organisation patronale, le Medef, dont la présidente Laurence Parisot a dénoncé le «coût en terme de démagogie, d’illusions créées» de la journée de mobilisation.