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Les manifestants qui ont brandi des banderoles ont dénoncé le chômage, la corruption, l’enrichissement illicite, le manque de séparation de pouvoirs, la non officialisation de la langue amazighe dans la Constitution, le détournement des deniers publics, la mainmise sur les terrains collectifs… autant de revendications exprimées par des jeunes mais aussi par des adultes qui n’ont pas omis de condamner l’absence flagrante de justice et de développement.
«Le peuple veut un changement de Constitution», «Ni justice ni développement, on vit dans la marginalisation» ont scandé les manifestants partout dans ces villes. A Errachidia, à titre d’exemple et où près de deux mille manifestants, selon les organisateurs ont manifesté sans heurt, les portraits de Che Guevara côtoyaient les banderoles en bleu et jaune du mouvement amazigh, reflétant cette union dans le cadre de ce mouvement de changement.
En effet, les activistes des partis de gauche en plus du mouvement culturel amazigh et beaucoup de citoyens sans appartenance politique ont été de ces manifestations pacifiques. Le dispositif de sécurité publique n’était pas trop visible et facilitait, cependant, les slaloms de la manifestation.
A Marrakech, le nombre des manifestants a atteint 10.000 qui ont choisi pour leur marche, les boulevards Hassan II et Mohammed V en direction de la place Jamaâ El Fna. Les manifestants ont observé un sit-in devant le siège actuel de la police touristique, lieu symbolique rappelant la répression et les arrestations abusives qu’avaient connues Marrakech.
A Agadir, environ 4000 personnes dont la majorité était des jeunes sont venues d’Inzegane pour participer au sit-in de la place d’Al Amal. Les revendications étaient d’ordre social surtout, tels l’emploi, la santé, l’enseignement et la justice sociale. Cette manifestation s’est caractérisée par la discipline et la mobilisation des participants pour éviter tout débordement. Cette marche et ce sit-in se sont distingués par la discrétion de la police pour éviter tout contact avec les manifestants et par l’absence des mouvements islamistes si l’on excepte la Chabiba d’Al Adl Wal Ihssane.
A Sefrou, les manifestants ont tenté d’incendier le portail de la prison civile. Fort heureusement, leur tentative a été avortée.
Les autres villes n’étaient pas en reste, à commencer par Tanger où l’heure a été vendredi soir, à la casse. Ont été pris d’assaut le district de police de Beni Makada et une agence bancaire, de même que les manifestants ont saccagé des voitures de particuliers, un autobus, les vitres de quelques engins appartenant à l’ONE, ainsi qu’une succursale de paiement de facture d’Amendis.
Suite à ces actes de vandalisme, maîtrisés par les forces de l’ordre, ces dernières ont procédé à l’arrestation d’une vingtaine de fauteurs de troubles.
A Asilah, un sit-in de protestation a été organisé, vendredi, devant le siège du conseil municipal, avant que les choses ne prennent une autre tournure : une marche vers l’ancienne médina. La situation aurait pu s’envenimer lorsque les manifestants avaient voulu, selon notre confrère Al ittihad Al Ichtiraki, prendre d’assaut la maison de Mohamed Benaissa, président du conseil municipal de la ville depuis 28 ans. L’intervention des forces de l’ordre a permis d’éviter le pire, mais n’a pas empêché les manifestants de réclamer le départ de Mohamed Benaissa, lui incombant la responsabilité de la détérioration de la situation dans la ville. A Tétouan, les manifestants ont choisi, dimanche, place Moulay El Mehdi au centre-ville, brandissant des pancartes à travers lesquelles ils dénoncent l’augmentation des prix des produits de première nécessité, ainsi que la propagation de la corruption et de la prévarication. Ils ont aussi scandé des slogans réclamant davantage de liberté d’expression, tout en demandant que toutes les personnes impliquées dans des affaires de corruption rendent des comptes.
A signaler que plusieurs manifestants ont décidé de se retirer après avoir relevé que certains opportunistes ont scandé des slogans séparatistes.
De son côté, la ville de Larache a vécu au rythme de la violence et de l’agitation provoquées par quelque 150 jeunes, de 15 à 25 ans, qui ont saisi l’occasion de la marche pour commettre des actes de vandalisme contre des établissements publics et des propriétés privées. Ils ont brisé des vitres de voitures stationnées le long des boulevards de la ville ainsi que celles des magasins et cafés. Les sièges de la Gendarmerie Royale, de l’ANAPEC et de la police ont été également visés. De même que le siège de la province a été attaquée et trois voitures de police incendiées.
A Fès, plusieurs étudiants adhérents aux mouvements gauchistes se sont rassemblés à la place Florence et ont scandé des slogans pour la réforme constitutionnelle, l’amélioration des conditions de vie et la lutte contre la prévarication. Des slogans contre le maire de la ville ont été également scandés. Un peu plus loin, un autre rassemblement syndical s’est formé et a revendiqué l’amélioration du niveau de vie des fonctionnaires et des travailleurs. Les autorités ont fermement empêché tout mouvement de ces groupes qui tentaient d’organiser une marche à travers la ville. Des rumeurs sur des troubles et des débordements dans des quartiers périphériques de la ville se sont avérées non fondées.
Les jeunes de Béni Mellal ont eux aussi manifesté. Ils étaient environ 2.500 appartenant à plusieurs partis politiques et associations de la société civile. Ils ont lancé des slogans appelant au changement, à la lutte contre la corruption et la libération des détenus politiques.
La marche s’est achevée dans le calme, sans heurt avec les forces de l’ordre qui ont brillé par leur absence.