Des mandats d'arrêt ont été émis contre 60 employés de la municipalité d'Ankara; 19 employés de conseils de quartier, 30 au ministère du Développement et 30 autres au ministère de l'Education.
Fethullah Gülen, qui vit en exil aux Etats-Unis, dément toute implication dans la tentative de coup d'Etat contre Recep Tayyip Erdogan.
Par ailleurs, plus de 260 nouveaux mandats d'arrêt ont été émis mardi par les autorités turques dans le cadre d'enquêtes contre les réseaux gulénistes, tenus pour responsables du coup d'Etat manqué de l'été dernier, a rapporté l'agence progouvernementale Anadolu.
A Istanbul, le parquet a demandé l'interpellation de 144 militaires soupçonnés d'être des partisans de Fethullah Gülen, un prédicateur installé aux Etats-Unis et qu'Ankara accuse d'avoir fomenté la tentative de putsch du 15 juillet.
La police a lancé des recherches après l'émission de ces mandats d'arrêt, Anadolu dénombrant déjà une vingtaine d'arrestations.
Le parquet d'Ankara a pour sa part émis, toujours selon Anadolu, des mandats d'arrêt à l'encontre de 124 personnes soupçonnées d'avoir utilisé l'application de messagerie cryptée ByLock, qui était, selon les autorités turques, l'outil de communication des putschistes.
Selon l'agence privée Dogan, parmi les 124 personnes recherchées à Ankara, 33 font partie de l'Autorité turque des technologies de communication et d'information (BTK), 36 de l'Autorité des marchés de capitaux (SPK) et 55 travaillaient dans des écoles privées gérées par les gulénistes et fermées par les autorités.
Ankara accuse Fethullah Gülen d'être à la tête d'une "organisation terroriste" ayant infiltré les institutions pour construire un "Etat parallèle".
Mais le prédicateur, qui nie toute implication dans le putsch manqué, affirme pour sa part diriger un réseau d'écoles, d'ONG et d'entreprises visant à promouvoir un islam progressiste et éclairé.
Depuis ce putsch avorté, les autorités turques ont emprisonné 50.000 personnes dans l'attente de leur procès et ont limogé ou suspendu 150.000 fonctionnaires - militaires, policiers, enseignants ou encore juges - pour leurs liens présumés avec des organisations terroristes.
Ces purges, qui visent également les milieux prokurdes et les médias, ont suscité l'inquiétude des pays européens et d'ONG qui dénoncent une répression visant à faire taire toute voix critique.
A rappeler que le procès de plus de 200 instigateurs présumés du putsch manqué du 15 juillet dernier s'est ouvert lundi sous haute sécurité dans une prison près d'Ankara, aux abords de laquelle des dizaines de manifestants ont réclamé la peine de mort pour les accusés.
Parmi les 221 personnes jugées au cours de ce procès, la plupart sont des militaires --dont 26 généraux-- et 12 des civils. Deux cents personnes sont actuellement en détention provisoire, 9 comparaissent libres et 12 sont en fuite, a précisé l'agence progouvernementale Anadolu.
Ces personnes sont notamment jugées pour "violation de la Constitution", "assassinat de 250 personnes" et "appartenance et direction d'une organisation terroriste" et risquent de multiples condamnations à vie.
Le procès se tient dans la prison de Sincan, près d'Ankara, où une immense salle d'audience a été construite spécialement pour accueillir les procès géants liés au putsch manqué.