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« Vu que le système bancaire marocain est peu intégré dans le système européen, il y a, à mon sens, peu de risques pour notre système bancaire et, du coup, nos banques ne sont pas directement exposées à la crise grecque », a-t-il assuré.
L’intervenant a expliqué que les transactions du Maroc ne sont pas libellées dans la même monnaie, même si notre dirham reste lié à un panier de devises étrangères dont l’euro est l’élément principal et par le fait que le Royaume mène une politique restrictive au niveau de ses échanges.
Cependant, M. El Malki n’a pas souhaité crier victoire pour autant. Il estime que la crise de la zone euro va impacter le Maroc au niveau des canaux traditionnels de l’économie réelle, comme c’était le cas en 2008-2009. « Ainsi, il faut s’attendre à des baisses au niveau de la demande extérieure, des recettes touristiques, des transferts des MRE et des investissements directs étrangers (IDE) puisque l’Europe représente les deux tiers des échanges commerciaux du Maroc aussi bien pour les importations que pour les exportations, 65% des IDE et 80% du marché du tourisme», a-t-il expliqué avant de rassurer l’assistance en indiquant qu’il n’y aura pas de risque de contagion au niveau de l’endettement du pays, dans la mesure où les finances publiques sont relativement saines.« L’endettement est maîtrisé. Il a représenté 60% du PIB en 2010. Par contre, ce qui devait être surveillé, c’est le déficit budgétaire qui a commencé à donner des signes inquiétants vu qu’il va atteindre les 5% du PIP d’ici la fin de l’année », a-t-il souligné.
Cette situation est due, selon lui, aux dépenses exceptionnelles liées notamment à la hausse des salaires et des pensions de retraite ainsi qu’aux charges de la Caisse de compensation. Selon certaines estimations du FMI, ce déficit pourrait atteindre les 7% en 2012 si aucune réforme de taille n’est opérée par les pouvoirs publics. Pourtant, ces propos rassurants d’El Malki ne semblent pas convaincre l’Agence de notation américaine, Standard and Poors, en abaissant, la même journée, la note du secteur bancaire marocain qui est passée du 7 à 8, sur une échelle de 1 à 10, où 10 est la pire note et 1 la meilleure. Le risque attaché au crédit à l’économie est ainsi qualifié de « très élevé ».
Pour l’Agence, la dégradation de la note marocaine trouve son explication dans la dépendance de l’économie marocaine de secteurs dépendant de facteurs extérieurs, à savoir l’agriculture et le tourisme. Toutefois, S&P estime que le risque bancaire le plus important reste lié au secteur de l’immobilier. La faiblesse moyenne de la croissance du PIB, le système judiciaire et les tensions politiques liées au Printemps arabe ont été également considérés comme des facteurs participant à maintenir le risque bancaire à un niveau élevé.
Toutefois, les experts marocains sont unanimes : la forte régulation du secteur bancaire, sa politique de gestion du risque ainsi que son intégration limitée au système financier mondial lui permettent d’être à l’abri d’une crise financière. Ceci d’autant plus que l’activité du secteur, étant centrée principalement sur les métiers traditionnels de la banque, à savoir l’intermédiation bancaire et le crédit au marché domestique a protégé le système des dérives de la finance internationale.
Pour eux, la restructuration du secteur à la fin des années 90 ainsi que le processus de modernisation du système financier ont permis d’améliorer la qualité des actifs des établissements bancaires. Sans oublier que les facilités de refinancement et la contribution croissante des dépôts à la clientèle dans les ressources globales ont participé également au renforcement de la solidité financière des banques.