Madrid rappelle à l'ordre le président catalan après les violences à Barcelone

Vives tensions au sein du camp indépendantiste un an après le référendum


Mercredi 3 Octobre 2018

 Le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez a vertement rappelé à l'ordre mardi le président indépendantiste catalan Quim Torra, accusé d'"encourager les radicaux" après des affrontements lundi soir devant le Parlement catalan à Barcelone.
"La politique catalane doit faire son retour au Parlement. Le président Torra doit respecter ses responsabilités et ne pas mettre en danger la normalisation politique en encourageant les radicaux à assiéger les institutions qui représentent tous les Catalans", a tweeté Pedro Sanchez.
"La violence n'est pas la solution", a-t-il ajouté.
Des échauffourées ont opposé militants indépendantistes radicaux qui voulaient rentrer dans le Parlement catalan et forces de l'ordre lundi soir à Barcelone à la fin de la manifestation marquant le premier anniversaire du référendum d'autodétermination interdit par Madrid.
Quim Torra, dont les militants radicaux appellent à la démission et qui a été conspué durant la manifestation, a toutefois salué lundi leurs actions coup de poing de blocage de routes et de voies ferrés, en assurant qu'ils faisaient "bien de mettre la pression".
Par ailleurs, lundi, les Comités de défense de la République (CDR), groupes séparatistes radicaux, ont coupé un temps certains axes névralgiques de la ville.
A Gérone, à 100 kilomètres au nord-est de Barcelone, des centaines de membres des CDR, le visage masqué, avaient bloqué les voies de chemin de fer, interrompant temporairement la circulation du train à grande vitesse reliant Figueras à Barcelone.
Les autoroutes A7, en direction de Valence, et A2, en direction de Madrid, ont elles aussi été bloquées. Les militants des CDR ont également enlevé le drapeau espagnol du siège du gouvernement catalan à Gérone.
Samedi, des militants radicaux avaient déjà affronté la police régionale à Barcelone dans des heurts qui ont fait une trentaine de blessés.
Malgré les critiques à son encontre, Quim Torra a salué lundi l'action des CDR "qui font bien de mettre la pression".
"Tout a commencé le 1er octobre et tout nous ramène au 1er octobre. C'est le moment où nous avons décidé collectivement et démocratiquement notre autodétermination, ce qui est la plus grande chose qu'un peuple puisse faire quand il est libre", a poursuivi Torra.
Le 1er octobre 2017, les indépendantistes catalans étaient parvenus à organiser un référendum, strictement interdit par Madrid et marqué par des violences de la police nationale venue empêcher le vote, dont les images avaient fait le tour du monde.
Selon les organisateurs de ce vote déclaré illégal, 2,3 millions d'électeurs, sur un total de 5,5 millions, y avaient participé et 90% avaient dit "oui" à une république catalane indépendante.
Ce référendum fut "un acte illégal, comme l'a dit la justice et qui n'eut aucune conséquence juridique. Le 1er octobre est un jour de triste mémoire, il n'y a rien à célébrer", a réagi la porte-parole du gouvernement socialiste espagnol, Isabel Celaa.
Elle a toutefois jugé que les violences policières lors du référendum avaient "porté gravement atteinte à la réputation de l'Espagne".
Le référendum du 1er octobre 2017 avait été suivi le 27 d'une proclamation d'indépendance unilatérale de la Catalogne par les députés séparatistes au Parlement régional.
Le gouvernement espagnol, alors dirigé par le conservateur Mariano Rajoy, avait immédiatement mis la région sous tutelle, dissous le Parlement, destitué le gouvernement régional et convoqué de nouvelles élections à l'issue desquelles les indépendantistes ont conservé leur majorité.
Comme l'ancien président Carles Puigdemont, exilé en Belgique, une partie des membres du gouvernement régional se sont enfuis à l'étranger tandis que d'autres ont été incarcérés.
Le procès des dirigeants séparatistes inculpés pour rébellion et qui risquent jusqu'à 25 ans de prison doit s'ouvrir en janvier prochain.


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