Macron annonce la mobilisation des militaires face aux violences à La Réunion

30 blessés parmi les forces de l’ordre


Vendredi 23 Novembre 2018

Le président Emmanuel Macron a annoncé mercredi soir une réponse "intraitable" aux violences qui ont éclaté sur l'île de La Réunion en marge du mouvement des "gilets jaunes" contre la hausse du prix des carburants.
"Ce qui se passe depuis samedi à La Réunion est grave. Nous avons mis les moyens et allons continuer à les mettre: nos militaires seront mobilisés dès demain pour rétablir l'ordre public. Nous serons intraitables car on ne peut pas accepter les scènes que nous avons vues", a écrit le chef de l'Etat sur son compte Twitter.
En recul en métropole, la situation reste toutefois tendue à La Réunion, une île française de l'Océan Indien théâtre d'une nouvelle nuit de violences, avec notamment des jets de projectiles et de cocktails Molotov sur les forces de l'ordre, et parfois des tentatives de pillages de commerces.
Seize policiers et gendarmes ont été blessés pendant ces interventions, dont un a eu la main arrachée par l'explosion accidentelle d'une grenade dans son véhicule, et 38 personnes ont été interpellées, ont déclaré à l'AFP les autorités de ce territoire.
Au total, 30 membres des forces de l'ordre ont été blessés à La Réunion depuis le début du mouvement samedi, a dit le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, précisant que 80 gendarmes y étaient envoyés en renfort.
Le président Emmanuel Macron a quant à lui rappelé en conseil des ministres que "la sévérité sera de mise" contre tous les "comportements inacceptables".
En France métropolitaine, les gilets jaunes semblaient davantage cibler les plateformes logistiques ou les zones d'activités commerciales, dont le blocage est moins impopulaire que celui des axes routiers.
Plusieurs autoroutes demeuraient cependant bloquées ou en proie à des perturbations dans le trafic mercredi.
Conséquence directe : l'usine du constructeur automobile PSA de Sochaux (est) a annoncé qu'elle arrêtait certaines lignes de montage mercredi après-midi faute de pièces.
La mobilisation est pourtant en baisse, selon une source policière qui recensait mercredi un peu plus de 10.000 manifestants, loin des 290.000 de samedi.
"Tout est calme. On est des gens pacifistes", assure à l'AFP Brigitte Duquesne, 55 ans, sur un barrage dans le Finistère (Bretagne, ouest) : "Les gens sont avec nous, ils klaxonnent, nous saluent et certains nous apportent à boire et à manger".
Le mouvement s'est invité mercredi jusque dans l'Assemblée nationale où le député Jean Lassalle (non inscrit) a provoqué une suspension de séance au moment des questions au gouvernement en arborant un gilet jaune que le président de la Chambre basse du Parlement Richard Ferrand lui avait intimé de "retirer"
Si le nombre des "bloqueurs" recule de jour en jour, les violences et les dégradations qui se sont produites inquiètent les autorités, confrontées à une mobilisation sans organisateurs ou leaders clairement désignés.
Depuis samedi, deux personnes ont trouvé la mort - un motard après une collision avec une camionnette qui tentait d'éviter un barrage et une manifestante renversée par une automobiliste -, 552 ont été blessées, auxquelles s'ajoutent 95 blessés côté forces de l'ordre, selon le ministère de l'Intérieur.
Plus de 650 personnes ont été interpellées et près de 500 gardées à vue, a-t-on appris de source policière.
Toujours "déterminés, prêts à "tenir" et à "durer", les "gilets jaunes" s'interrogent sur leurs modalités d'action : continuer à bloquer ou se projeter sur un "acte 2", une manifestation nationale samedi à Paris ?
Des appels à un rassemblement place de la Concorde, au cœur de la capitale française, circulent. Plus de 31.000 personnes se sont déclarées "participants" à cet événement sur Facebook et plus de 200.000 "intéressées".
Cette manifestation ne sera pas interdite mais elle ne pourra pas se dérouler place de la Concorde pour des raisons de sécurité, a affirmé le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez, appelant à déclarer cette manifestation en préfecture afin de trouver un autre lieu plus sûr.
Plusieurs responsables politiques entendent se joindre à cette journée. Le chef de file de La France insoumise (gauche radicale), Jean-Luc Mélenchon, a en particulier fait savoir que ses militants y participeraient.


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