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L'étude a été conduite par six chercheurs pour le Journal of Gambling Studies. La vraie force des machines à sous vient des sons qui incitent sans cesse le joueur à poursuivre la partie, à miser à nouveau.
«Les effets sonores jubilatoires qui sont toujours liés aux victoires ou aux pertes partielles –Dixon [l'un des chercheurs] les nomme “pertes déguisées en gains”– agissent comment des stimuli positifs qui peuvent fausser notre perception de l'argent dépensé».
Concrètement, les scientifiques ont développé une machine à sous virtuelle et sélectionné 96 parieurs pour participer à l'expérience, ceux-ci ont joué des séries de parties avec effets sonores et d'autres séries sans. Les machines ont été programmées pour ne laisser les joueurs gagner qu'un certain nombre de fois sur un total limité de parties. A la fin de chaque session, on a entre autres demandé aux participants leur nombre de victoires, ou s'ils avaient trouvé la partie plaisante. On relevait également leur rythme cardiaque durant les sessions.
«La grande majorité des joueurs testés ont préféré les sessions de jeu où les victoires étaient accompagnées d'effets sonores. Cela suggère que non seulement les sons rendent les sessions plus dynamiques, mais également que les joueurs apprécient ce dynamisme.»
Les développeurs ont également intégré un nombre précis pour chaque session de «fausses victoires».
«Les machines à sous comprenant plusieurs lignes et différentes mises ont créé un type spécifique de défaite que certains joueurs catégorisent comme des victoires.»
En effet, lorsque le joueur peut augmenter sa mise (pour maximiser ses chances), alors il peut parfois gagner moins que ce qu'il a misé, c'est une perte déguisée en gain. De manière générale, les joueurs ont surestimé leur nombre de victoires, mais cette surestimation s'est avérée plus forte pour les sessions avec effets sonores.
Au-delà de ces astuces des casinos et constructeurs, l'addiction au jeu reste une réelle maladie qui requiert un accompagnement et des soins appropriés.
En France, les machines à sous ont été légalisées dans les casinos en 1987. Selon Pierre Piazza, maître de conférences en sciences politiques à l'université de Cergy-Pontoise, elles reviennent souvent dans les problèmes d'addiction.
«En effet, sur les 1.274 demandes d’aide enregistrées par “SOS joueurs” en 2002, près des deux tiers concernaient une dépendance vis-à-vis de ce type de jeu. Une proportion qui, en 2006, ne semble pas avoir varié si l’on s’en tient à ses déclarations: “Plus de 66% des demandes d’aide concernent les machines à sous, 23% les PMU et 16 % les Rapido”[selon la psychologue Armelle Achour-Gaillard de l'association “SOS joueurs”].»