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Ancien métallo devenu deux fois président du Brésil, Lula a vu son fabuleux destin stoppé net vendredi par la justice électorale qui l'a mis hors course de la présidentielle d'octobre dont il était pourtant l'immense favori.
Luiz Inacio Lula da Silva, 72 ans, emprisonné pour corruption et blanchiment d'argent, ne pourra pas une troisième fois briguer la présidence, a tranché, sans surprise, le Tribunal supérieur électoral (TSE).
La chute est d'autant plus vertigineuse que Lula était crédité dans les enquêtes d'opinion de 39% des intentions de vote des Brésiliens, huit ans après son départ avec un taux de popularité record.
Et qu'il s'est battu jusqu'au bout, faisant, du fond de sa cellule, déposer sa candidature par son Parti des Travailleurs (gauche). Des recours contre son invalidation ne sont pas exclus.
Même s'il a été rattrapé par les méandres du plus grand scandale de corruption de l'histoire du Brésil, Lula reste perçu comme "près du peuple" et est resté très populaire, notamment dans les régions pauvres du nord-est.
Celui qui a longtemps incarné l'image d'un pays conquérant et ouvert sur le monde s'est dit victime d'une machination politique visant à l'empêcher de revenir au sommet.
L'an dernier, son ennemi intime, le juge anticorruption Sergio Moro, l'avait condamné à neuf ans et demi de prison pour avoir obtenu un triplex en bord de mer d'une entreprise de bâtiment en échange de contrats publics.
"Une peine de prison peut être très longue, comme celle de Mandela (...) 27 ans, ou très courte comme celle de Gandhi. Je ne suis pas inquiet et ma seule préoccupation est de prouver mon innocence", avait affirmé Lula à l'AFP, avant son incarcération très médiatisée en avril dernier.
Rien ne prédisposait à un tel destin ce cadet d'une fratrie de huit enfants, né le 6 octobre 1945 dans une famille d'agriculteurs pauvres du Pernambouc (nord-est).
Enfant, Lula a arpenté les rues pour cirer des chaussures dans l'espoir de ramener un peu d'argent à la maison. Il a sept ans lorsque sa famille déménage à Sao Paulo pour échapper à la misère.
Vendeur ambulant puis ouvrier métallurgiste à 14 ans, il perd l'auriculaire gauche dans un accident du travail. A 21 ans, il entre au syndicat des métallurgistes et en devient le président en 1975.
Personnage charismatique, il conduit les grandes grèves de la fin des années 1970, en pleine dictature militaire (1964-1985).
Fondateur du PT au début des années 80, Lula se présente pour la première fois à l'élection présidentielle en 1989 et échoue de peu. Après deux nouveaux échecs, en 1994 et 1998, la quatrième tentative sera la bonne, en octobre 2002. Il est réélu en 2006. Premier chef de l'Etat brésilien issu de la classe ouvrière, il a mis en oeuvre d'ambitieux programmes sociaux, en bénéficiant des années de croissance portées par le boom des matières premières.
Sous ses deux mandats (2003-2010), près de 30 millions de Brésiliens sont sortis de la misère.
Sa success-story a conféré au Brésil une stature internationale de premier plan, lui permettant de décrocher l'organisation des deux plus grands événements sportifs planétaires: le Mondial de football (2014) et les Jeux olympiques (2016) à Rio de Janeiro.
Idéaliste mais pragmatique, Lula est passé maître dans l'art de tisser des alliances parfois contre-nature ou de se débarrasser d'amis devenus gênants.
En 2005, il a décapité la direction PT, impliquée dans un scandale d'achat de votes.
Cela ne l'a pas empêché de terminer son second mandat avec un taux de popularité de 87%. Mais, paradoxe, Lula est aussi franchement détesté par une partie des Brésiliens.
En octobre 2011, il a souffert d'un cancer du larynx après son départ du pouvoir.
Sa tentative de retour aux affaires en tant que ministre de sa dauphine, Dilma Rousseff, en mars 2016 avait été un échec cuisant, tout comme la destitution de celle-ci pour maquillage des comptes publics en août de la même année.
En février 2017, Lula a dû affronter une épreuve intime avec la mort de son épouse, Marisa Leticia Rocco, son premier soutien durant 40 ans de lutte.
L'an dernier il a été rattrapé, comme tant d'autres hommes politiques brésiliens, par la justice pour corruption.
En dépit d'un bataillon d'avocats très inventifs, l'égérie de la gauche a dû prendre le chemin de la prison en avril dernier, après avoir prononcé un discours de tribun devant ses fidèles.
Depuis sa cellule, ce combattant pugnace a continué à tisser la stratégie de son parti pour l'élection.
Luiz Inacio Lula da Silva, 72 ans, emprisonné pour corruption et blanchiment d'argent, ne pourra pas une troisième fois briguer la présidence, a tranché, sans surprise, le Tribunal supérieur électoral (TSE).
La chute est d'autant plus vertigineuse que Lula était crédité dans les enquêtes d'opinion de 39% des intentions de vote des Brésiliens, huit ans après son départ avec un taux de popularité record.
Et qu'il s'est battu jusqu'au bout, faisant, du fond de sa cellule, déposer sa candidature par son Parti des Travailleurs (gauche). Des recours contre son invalidation ne sont pas exclus.
Même s'il a été rattrapé par les méandres du plus grand scandale de corruption de l'histoire du Brésil, Lula reste perçu comme "près du peuple" et est resté très populaire, notamment dans les régions pauvres du nord-est.
Celui qui a longtemps incarné l'image d'un pays conquérant et ouvert sur le monde s'est dit victime d'une machination politique visant à l'empêcher de revenir au sommet.
L'an dernier, son ennemi intime, le juge anticorruption Sergio Moro, l'avait condamné à neuf ans et demi de prison pour avoir obtenu un triplex en bord de mer d'une entreprise de bâtiment en échange de contrats publics.
"Une peine de prison peut être très longue, comme celle de Mandela (...) 27 ans, ou très courte comme celle de Gandhi. Je ne suis pas inquiet et ma seule préoccupation est de prouver mon innocence", avait affirmé Lula à l'AFP, avant son incarcération très médiatisée en avril dernier.
Rien ne prédisposait à un tel destin ce cadet d'une fratrie de huit enfants, né le 6 octobre 1945 dans une famille d'agriculteurs pauvres du Pernambouc (nord-est).
Enfant, Lula a arpenté les rues pour cirer des chaussures dans l'espoir de ramener un peu d'argent à la maison. Il a sept ans lorsque sa famille déménage à Sao Paulo pour échapper à la misère.
Vendeur ambulant puis ouvrier métallurgiste à 14 ans, il perd l'auriculaire gauche dans un accident du travail. A 21 ans, il entre au syndicat des métallurgistes et en devient le président en 1975.
Personnage charismatique, il conduit les grandes grèves de la fin des années 1970, en pleine dictature militaire (1964-1985).
Fondateur du PT au début des années 80, Lula se présente pour la première fois à l'élection présidentielle en 1989 et échoue de peu. Après deux nouveaux échecs, en 1994 et 1998, la quatrième tentative sera la bonne, en octobre 2002. Il est réélu en 2006. Premier chef de l'Etat brésilien issu de la classe ouvrière, il a mis en oeuvre d'ambitieux programmes sociaux, en bénéficiant des années de croissance portées par le boom des matières premières.
Sous ses deux mandats (2003-2010), près de 30 millions de Brésiliens sont sortis de la misère.
Sa success-story a conféré au Brésil une stature internationale de premier plan, lui permettant de décrocher l'organisation des deux plus grands événements sportifs planétaires: le Mondial de football (2014) et les Jeux olympiques (2016) à Rio de Janeiro.
Idéaliste mais pragmatique, Lula est passé maître dans l'art de tisser des alliances parfois contre-nature ou de se débarrasser d'amis devenus gênants.
En 2005, il a décapité la direction PT, impliquée dans un scandale d'achat de votes.
Cela ne l'a pas empêché de terminer son second mandat avec un taux de popularité de 87%. Mais, paradoxe, Lula est aussi franchement détesté par une partie des Brésiliens.
En octobre 2011, il a souffert d'un cancer du larynx après son départ du pouvoir.
Sa tentative de retour aux affaires en tant que ministre de sa dauphine, Dilma Rousseff, en mars 2016 avait été un échec cuisant, tout comme la destitution de celle-ci pour maquillage des comptes publics en août de la même année.
En février 2017, Lula a dû affronter une épreuve intime avec la mort de son épouse, Marisa Leticia Rocco, son premier soutien durant 40 ans de lutte.
L'an dernier il a été rattrapé, comme tant d'autres hommes politiques brésiliens, par la justice pour corruption.
En dépit d'un bataillon d'avocats très inventifs, l'égérie de la gauche a dû prendre le chemin de la prison en avril dernier, après avoir prononcé un discours de tribun devant ses fidèles.
Depuis sa cellule, ce combattant pugnace a continué à tisser la stratégie de son parti pour l'élection.