Londres traitera les Européens comme les autres immigrés après le Brexit

Jean-Claude Juncker met en garde contre une sortie sans accord


Mercredi 3 Octobre 2018

La Première ministre britannique Theresa May a annoncé mardi de nouvelles règles en matière d'immigration au Royaume-Uni, qui entreront en vigueur après le Brexit, et donneront la priorité aux travailleurs qualifiés en supprimant la libre circulation des citoyens européens.
"Quand nous quitterons (l'Union européenne), nous mettrons en place un système d'immigration qui met fin, une fois pour toutes, à la libre circulation" des citoyens européens au Royaume-Uni, a déclaré la chef du gouvernement dans un communiqué. "Ce sera un système basé sur les compétences des travailleurs, et non sur leurs origines".
"Ce nouveau système permettra de réduire l'immigration des personnes peu qualifiées", a ajouté la chef du gouvernement. "Il mettra le Royaume-Uni sur la voie d'une immigration réduite à des niveaux viables, comme promis".
Theresa May s'était engagée, dans le programme présenté pour les élections législatives de juin 2017, à réduire le solde migratoire à moins de 100.000 personnes par an, contre 273.000 en 2016. La dirigeante britannique devrait détailler ce nouveau système dans un discours qu'elle prononcera ce mercredi au congrès du Parti conservateur, à Birmingham (centre de l'Angleterre).
Selon ces nouvelles règles, les personnes souhaitant s'installer outre-Manche devront attester d'un certain niveau de revenu, pour garantir qu'elles n'occupent pas des emplois "qui pourraient être pourvus" par la population britannique.
Les visas délivrés aux étudiants ne seront pas soumis aux mêmes critères.
Les citoyens de l'Union européenne sont actuellement libres de s'installer et de travailler au Royaume-Uni, une situation qui doit prendre fin à l'issue de la période de transition post-Brexit, en décembre 2020, en cas d'accord entre Londres et Bruxelles sur les conditions de la sortie britannique de l'UE.
Ce nouveau système s'appuie sur les recommandation formulées par le Comité consultatif sur les migrations (CAM) dans un rapport adressé au gouvernement et publié le 18 septembre. Le directeur du CAM, Alan Manning, avait pris part, le 24 septembre, à une réunion du cabinet, qui rassemble les principaux ministres britanniques, pour exposer ses conclusions.
Dans cette étude, le CAM recommandait d'élaborer un système d'immigration qui n'offre aucune préférence aux citoyens issus de l'Espace économique européen si la question de l'immigration n'est pas intégrée aux négociations sur la sortie du Royaume-Uni de l'UE.
Downing Street a précisé qu'un Livre Blanc sur l'immigration sera publié dès cet automne, tandis qu'un projet de loi sera présenté en 2019.
Par ailleurs, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a mis en garde le Royaume-Uni, mardi, contre un Brexit sans accord, après que les dirigeants européens ont rejeté le "plan de Chequers" présenté par la Première ministre Theresa May, lors du sommet de Salzbourg, le 20 septembre dernier.
La dirigeante conservatrice, dont le parti est réuni en congrès à Birmingham, avait laissé entendre qu’elle était prête à entériner une sortie de l’UE sans accord si les Ving-Sept continuaient à rejeter ses propositions sur les futures relations commerciales et la question de la frontière irlandaise.
"Ceux qui pensent que le ‘no deal’ serait la meilleure solution ne connaissent pas les difficultés qu'un tel scénario pourrait entraîner", a estimé Jean-Claude Juncker, qui revenait sur le sommet de Salzbourg devant le Parlement européen.
"En ce qui concerne la frontière entre la République d'Irlande et l'Irlande du Nord, nous en restons au point de vue que nous avons exprimé à de nombreuses reprises : l'Irlande d'abord", a-t-il ajouté.
Les Européens refusent le rétablissement d’une frontière physique entre les deux parties de l’île qui minerait les accords de paix signés en 1998 entre les deux communautés d’Irlande du Nord.
La question du Brexit sera au cœur du prochain Conseil européen, les 18 et 19 octobre, que le président du Conseil, Donald Tusk, a par avance qualifié de "moment de vérité".


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