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Liu He, nommé lundi vice-Premier ministre chinois et chargé de facto de piloter la politique économique, est un très proche du président Xi Jinping: diplômé d'Harvard, il offre un profil rassurant à l'international mais qui n'augure pas nécessairement de réformes libérales.
Longtemps resté discret, l'influent conseiller économique de Xi Jinping sort de l'ombre.
Entré en octobre parmi les 25 plus hauts dirigeants du Parti communiste chinois, Liu He a été désigné vice-Premier ministre par un vote du Parlement.
Cette désignation largement attendue conforte son rôle de "Monsieur économie" du géant asiatique: Liu He est considéré comme l'orchestrateur du "rééquilibrage économique" chinois vers un modèle de croissance plus durable, et des efforts pour contenir l'envolée de la dette.
Les cheveux d'un blanc satiné, Liu He, 66 ans, est le "tsar de l'économie chinoise", commente Larry Hu, analyste de la banque Macquarie.
L'élite mondiale des affaires ne le découvre pourtant qu'en janvier au Forum économique mondial de Davos: il y pourfend le protectionnisme et promet l'ouverture des marchés chinois via "des mesures surpassant les attentes du monde".
Début mars, c'est lui que Xi Jinping envoie à Washington pour discuter des différends commerciaux sino-américains. La visite passe cependant inaperçue: c'est le moment choisi par Donald Trump pour annoncer ses droits de douane sur l'acier...
Né à Pékin comme Xi Jinping --des rumeurs en font des amis d'enfance--, Liu He intègre la prestigieuse Université du Peuple après l'ouverture du pays au début des années 1980. Il rejoint ensuite l'agence de planification.
Formation rarissime pour un dirigeant chinois: entre 1993 et 1995, il étudie aux Etats-Unis et décroche un prestigieux master d'administration publique de l'université Harvard.
Il s'y initie, entre autres, aux théories du commerce international, et donne l'image d'un "élève calme, très maître de lui, extrêmement studieux", selon un condisciple néo-zélandais de l'époque interrogé par l'AFP.
De retour à Pékin, il intègre un centre d'études gouvernemental. En mai 2013, président depuis peu, Xi Jinping le présente ainsi à un haut responsable américain: "Voici Liu He. Quelqu'un d'extrêmement important pour moi", selon des propos cités alors par le Wall Street Journal.
Directeur du "Groupe dirigeant sur l'économie", que préside M. Xi, Liu He semble avoir largement contribué à éclipser le Premier ministre Li Keqiang.
Celui-ci a ainsi "été écarté des dossiers économiques traditionnellement dévolus au Premier ministre", observe Jonathan Sullivan, chercheur à l'Université de Nottingham.
"Liu He a été chargé de l'économie, car il a l'entière confiance de Xi", abonde Christopher Balding, professeur de l'Université de Pékin, qui ne voit cependant pas en lui un réformiste à l'occidentale en dépit de sa formation américaine.
"Il ne faut pas sur-interpréter, c'est un technocrate qui devrait poursuivre la politique menée ces dernières années, avec centralisation de l'économie et contrôle accru de l'Etat", indique-t-il à l'AFP.
Ainsi, Pékin cherche à muscler l'efficacité et la rentabilité des entreprises publiques en les réorganisant, tout en resserrant l'étau sur les grands conglomérats privés et en étudiant une entrée de l'Etat au capital de groupes technologiques...
Par ailleurs, Liu He, auteur d'un ouvrage comparant les crises de 1929 et 2008 aux Etats-Unis, est réputé hanté par la question des périls financiers.
En mai 2016, un commentaire du très officiel Quotidien du Peuple, attribué à "une personne d'autorité", dénonçait l'usage irraisonné du crédit pour doper l'activité et sonnait l'alarme contre les dangers d'un endettement devenu colossal.
Selon de nombreux observateurs, Liu He aurait mis la main à l'article, dénonciation voilée de la politique de relance encouragée alors par Li Keqiang à coups d'assouplissements monétaires.
Désormais, alors que la dette chinoise, publique et privée, dépasse 250% du PIB, Pékin se fait une priorité de combattre "risques financiers", spéculation et créances douteuses.
Pour muscler la supervision financière, le gouvernement a dévoilé la semaine dernière une fusion des régulateurs des banques et des assureurs. Liu He a aussitôt applaudi dans la presse officielle: "Cette fois, il s'agit bien de réformes révolutionnaires."
Longtemps resté discret, l'influent conseiller économique de Xi Jinping sort de l'ombre.
Entré en octobre parmi les 25 plus hauts dirigeants du Parti communiste chinois, Liu He a été désigné vice-Premier ministre par un vote du Parlement.
Cette désignation largement attendue conforte son rôle de "Monsieur économie" du géant asiatique: Liu He est considéré comme l'orchestrateur du "rééquilibrage économique" chinois vers un modèle de croissance plus durable, et des efforts pour contenir l'envolée de la dette.
Les cheveux d'un blanc satiné, Liu He, 66 ans, est le "tsar de l'économie chinoise", commente Larry Hu, analyste de la banque Macquarie.
L'élite mondiale des affaires ne le découvre pourtant qu'en janvier au Forum économique mondial de Davos: il y pourfend le protectionnisme et promet l'ouverture des marchés chinois via "des mesures surpassant les attentes du monde".
Début mars, c'est lui que Xi Jinping envoie à Washington pour discuter des différends commerciaux sino-américains. La visite passe cependant inaperçue: c'est le moment choisi par Donald Trump pour annoncer ses droits de douane sur l'acier...
Né à Pékin comme Xi Jinping --des rumeurs en font des amis d'enfance--, Liu He intègre la prestigieuse Université du Peuple après l'ouverture du pays au début des années 1980. Il rejoint ensuite l'agence de planification.
Formation rarissime pour un dirigeant chinois: entre 1993 et 1995, il étudie aux Etats-Unis et décroche un prestigieux master d'administration publique de l'université Harvard.
Il s'y initie, entre autres, aux théories du commerce international, et donne l'image d'un "élève calme, très maître de lui, extrêmement studieux", selon un condisciple néo-zélandais de l'époque interrogé par l'AFP.
De retour à Pékin, il intègre un centre d'études gouvernemental. En mai 2013, président depuis peu, Xi Jinping le présente ainsi à un haut responsable américain: "Voici Liu He. Quelqu'un d'extrêmement important pour moi", selon des propos cités alors par le Wall Street Journal.
Directeur du "Groupe dirigeant sur l'économie", que préside M. Xi, Liu He semble avoir largement contribué à éclipser le Premier ministre Li Keqiang.
Celui-ci a ainsi "été écarté des dossiers économiques traditionnellement dévolus au Premier ministre", observe Jonathan Sullivan, chercheur à l'Université de Nottingham.
"Liu He a été chargé de l'économie, car il a l'entière confiance de Xi", abonde Christopher Balding, professeur de l'Université de Pékin, qui ne voit cependant pas en lui un réformiste à l'occidentale en dépit de sa formation américaine.
"Il ne faut pas sur-interpréter, c'est un technocrate qui devrait poursuivre la politique menée ces dernières années, avec centralisation de l'économie et contrôle accru de l'Etat", indique-t-il à l'AFP.
Ainsi, Pékin cherche à muscler l'efficacité et la rentabilité des entreprises publiques en les réorganisant, tout en resserrant l'étau sur les grands conglomérats privés et en étudiant une entrée de l'Etat au capital de groupes technologiques...
Par ailleurs, Liu He, auteur d'un ouvrage comparant les crises de 1929 et 2008 aux Etats-Unis, est réputé hanté par la question des périls financiers.
En mai 2016, un commentaire du très officiel Quotidien du Peuple, attribué à "une personne d'autorité", dénonçait l'usage irraisonné du crédit pour doper l'activité et sonnait l'alarme contre les dangers d'un endettement devenu colossal.
Selon de nombreux observateurs, Liu He aurait mis la main à l'article, dénonciation voilée de la politique de relance encouragée alors par Li Keqiang à coups d'assouplissements monétaires.
Désormais, alors que la dette chinoise, publique et privée, dépasse 250% du PIB, Pékin se fait une priorité de combattre "risques financiers", spéculation et créances douteuses.
Pour muscler la supervision financière, le gouvernement a dévoilé la semaine dernière une fusion des régulateurs des banques et des assureurs. Liu He a aussitôt applaudi dans la presse officielle: "Cette fois, il s'agit bien de réformes révolutionnaires."