Le muscle a muselé le football? Non, Chelsea est une superbe équipe qui défend intelligemment et a eu des occasions, mais l’opposition de style a eu lieu: la puissance physique des Blues était bien ce qui pouvait contrarier le collectif catalan. Et le match a tenu ses promesses, malgré le score vierge.
Le béton armé dressé par la défense de Chelsea a mieux résisté que Lyon et Munich, qui avait pris 4 buts chacun en 45 minutes en 8e et en quarts. Et la ligne arrière n’a pas connu les trous d’airs qui lui avait valu d’encaisser 4 buts contre Liverpool (4-4) ou 3 contre Bolton (4-3) en avril.
L’équipe de Guus Hiddink aurait pu faire meilleure impression encore, et un pas vers la finale. Mais Drogba a raté trois balles de break
Le Barça a lui souffert du match fantomatique de deux de ses leaders, Messi et Eto’o, pour forcer le verrou. Eteint, l’Argentin ralentissait même -un comble!- un peu le jeu, et multipliait les mauvais choix. Et le Camerounais a perdu son tête-à-tête avec Cech sur sa seule action (64).
Pourtant, les +Culés+ (les supporteurs du Barça) avaient placé leurs favoris dans les meilleures conditions: ils ont tenu parole et encouragé les leurs tout le match, comme le demandait la presse sportive catalane.
Le Camp Nou avait mitonné une mise en scène grandiose: une banderole “Toutes les victoires mènent à Rome” (lieu de la finale) derrière le but, un tifo de 50.000 affichettes dessinant la coupe aux grandes oreilles et 2009 sur fond blaugrana, et enfin, deux fois l’hymne du Barça (avant celui, pompier, du tournoi), un pour échauffer les choeurs, l’autre à l’entrée des joueurs, assourdis par le final de la chanson: “Barça! Barça! Barça!” à 100.000 voix.
Tout se jouera donc dans une semaine, mais sans la charnière centrale titulaire du Barça. Puyol, averti, et Marquez, forfait (ménisque touché, peut-être rompu), ne verront pas Londres. Et Rome?