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Ligue 1: Pourquoi la baisse des salaires tarde-t-elle ?

Mercredi 29 Avril 2020

Ligue 1: Pourquoi la baisse des salaires tarde-t-elle ?
Trois semaines après un accord pour baisser temporairement les salaires des footballeurs de Ligue 1 pendant la pandémie de coronavirus, cette promesse tarde à se concrétiser, notamment au Paris SG, à Marseille et à Lyon, où les négociations de gré à gré s'éternisent.
"Nous essaierons de le faire", a promis l'attaquant Pablo Sarabia, dans un entretien à l'AFP mi-avril, mais aucun accord salarial n'a encore été annoncé parmi les grands clubs de L1 et le temps presse, car la fin du mois approche. Sans compter que de grandes décisions sur la suite de la saison pourraient être prises cette semaine.
"J'attends d'eux un effort pour leur club. Ils connaissent leurs responsabilités", a demandé le président du PSG, Nasser Al-Khelaïfi, au micro de la radio RMC, alors que la masse salariale de l'effectif parisien est estimée à 337 millions d'euros par l'UEFA, soit plus de la moitié de son budget.
Or le manque à gagner pour le PSG dû à la crise sanitaire est estimé en interne à plus de 200 M EUR.
Le 7 avril, les clubs et le syndicat des joueurs, l'UNFP, étaient pourtant tombés d'accord pour différer une partie des salaires à des jours meilleurs. Mais il ne s'agit que d'une recommandation.
La loi ne prévoit pas "la possibilité pour un employeur d'imposer une baisse de salaire à son salarié sans son accord", explique à l'AFP Me Sevan Karian, avocat spécialisé en droit du sport.
L'accord signé voilà trois semaines évoque une baisse proportionnée au salaire. Il propose quatre tranches: 20% de rémunération en moins en avril pour les joueurs gagnant entre 10.000 et 20.000 euros ; 30%, pour ceux entre 20.000 et 50.000 euros ; 40%, pour ceux entre 50.000 et 100.000 ; et enfin 50% en moins pour ceux percevant plus de 100.000 euros par mois.
Les joueurs percevant moins de 10.000 euros dans le cadre du chômage partiel, soit 70% de leur salaire mensuel brut, ne sont pas concernés par ce dispositif.
A l'OM, on estime que "l'accord va dans le bon sens", et "les efforts demandés" aux Olympiens "sont différents selon les niveaux de salaire", confirme-t-on.
"Mais si les droits télés de la saison ne devaient pas être intégralement versés (en cas d'arrêt définitif du championnat, NDLR), il faudrait aller plus loin", ajoute-t-on.
Selon l'agent d'un joueur marseillais, le principe d'une réduction de salaire "coule de source", compte tenu notamment des fortes rémunérations de certaines stars.
"Si j'étais joueur, je baisserais mon salaire, mais pas ceux des employés, qu'ils gardent leur salaire normal", assure cette source.
A ce sujet, le président Jacques-Henri Eyraud et son directeur sportif Andoni Zubizarreta ont annoncé lors d'une visioconférence interne la semaine dernière qu'ils allaient tous les deux, à titre personnel, compenser la perte de salaire liée au chômage partiel de tous les employés rémunérés en dessous de 2.300 euros bruts, a-t-on appris d'une source au club.
L'opération, qui concerne environ 80 salariés, s'ajoute à d'autres démarches du club, qui héberge par exemple dans son centre d'entraînement des femmes victimes de violences domestiques pendant la pandémie. Elle permet aussi de donner l'exemple aux joueurs.
Parvenir à une entente semble urgent pour l'OM, talonné par le fair-play financier de l'UEFA.
Mais "Lyon demande aussi la baisse des salaires et n'a pas de problème d'argent", souligne l'agent interrogé par l'AFP.
Le président de l'OL, Jean-Michel Aulas, est plus nuancé. "Nous aurons des pertes potentiellement importantes", prévient-il, expliquant avoir "immédiatement saisi nos banques pour nous aider. On est sur le point d'obtenir le PGE (prêt garanti par l'Etat) qui peut représenter jusqu'à 25% du CA du groupe, soit 77 millions d'euros pour OL Groupe".
Mais l'OL non plus n'est toujours pas parvenu à un accord sur une baisse des salaires.
"C'est un sujet évidemment difficile à aborder en public car on évoque des choses personnelles", a expliqué M. Aulas sur la chaîne du club OLTV, tout en se montrant optimiste.
"Nous sommes très proches d'un accord avec les joueuses et nous continuons de discuter avec le groupe masculin", détaille le président de l'OL.
"JMA" ajoute qu'il ne s'agit pour l'instant que d'une baisse ne concernant qu'une "période extrêmement courte, mais qui pourrait se prolonger si malheureusement nous ne reprenions pas" mi-juin la compétition. Et les négociations pourraient encore s'étirer...
 


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