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Le nombre d’enfants vagabonds ne fait qu’augmenter, et le problème qu’on avait soulevé à plusieurs reprises est désormais un phénomène social porteur de tous les dangers pédagogiques, sécuritaires, sociaux, sanitaires et humanitaires.
Ils sont plus indépendants, plus audacieux et plus nombreux, on les croise dans l’ancienne médina, sur la place Moulay El Hassan, la place des poissons, devant le grand supermarché, au milieu des quartiers, entre autres. Une nouvelle génération qui grandit inaperçue en marge d’une société insouciante et inattentive. Comment assurent–ils leur pain quotidien ? Comment arrivent–ils à surmonter froid et vulnérabilité ? Comment peuvent–ils se défendre contre les agressions, y compris celles de nature sexuelle ?
Des questions qui s’imposent devant l’image dramatique, triste et alarmante de plusieurs dizaines d’enfants dont la situation interpelle toutes les composantes de la société souirie. Un cas parmi tant d’autres : Ismail, un enfant de 9 ans qui frappait à quelques portes de temps en temps demandant du pain tout en espérant recevoir de l’argent. C’était un élève en troisième année du primaire. Ses résultats étaient médiocres et il était fréquemment absent. Le directeur de l’école feu Said Nour ne ménageait aucun effort pour le protéger de la rue et de sa famille qui l’incitait … à mendier.
« Nous avons à plusieurs reprises convoqué sa maman pour la responsabiliser et l’impliquer dans nos efforts fournis dans le but de ramener Ismail à l’école. Malheureusement, elle ne trouvait aucune gêne à reconnaître l’avoir incité à mendier pour l’aider à surmonter sa pauvreté » nous avait déclaré feu Said Nour, les PV du Centre d’écoute de l’école à l’appui.
Après quelques mois, Ismail avait complètement abandonné l’école. Son regard est devenu plus agressif et audacieux ; il ne demandait plus du pain mais de l’argent et il n’était plus seul. Ils étaient plutôt un groupe d’enfants vagabonds, garçons et filles, mendiant jour et nuit, vivant sans souci dans leur coquille de misère au milieu et en marge de la ville des alizés qui se contente toujours de regarder passivement une partie de ses enfants subir les aléas des milieux précaires propices à tous les fléaux sociaux.
Sur la place Moulay El Hassan, ils surgissent de nulle part, pourchassent un touriste attentif, souriant et généreux. Guidés par la faim et la privation, et insoucieux des dangers qui se cachent derrière la douceur et l’amabilité d’une catégorie de touristes pédophiles. Toujours sous le regard passif de toute une ville qui ne cesse de subir sans réagir!
Aujourd’hui, personne ne pourra nier l’existence du phénomène du vagabondage des enfants à Essaouira, personne ne pourra ignorer les multiples dangers qui guettent la société souirie. Une stratégie locale intégrée, impliquant les différents intervenants s’impose en vue de minimiser ce fléau porteur de tous les risques.