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Il y a quinze ans, ce désastre avait frappé alors que les dispositifs parasismiques étaient encore insuffisants, bien que le Japon ait été le premier pays qui, durant l'ère Meiji (1868-1912), avait inscrit la parasismologie au registre des recherches scientifiques.
Tout comme le grand tremblement de terre de Tokyo de 1923, qui avait poussé des industriels à concevoir des nouveaux outils d'information, la tragédie de Kobe a marqué un tournant.
Elle a accéléré la prise de conscience des autorités, entreprises et citoyens, sur la nécessité de lutter contre les catastrophes naturelles par des moyens de plus en plus sophistiqués.
Dans les dix ans qui ont suivi Kobe, le nombre de nouvelles édifications antisismiques a considérablement augmenté et les immeubles existants ont commencé à être massivement rénovés selon des techniques plus sûres. Si bien que dans les mégapoles nippones, une secousse tellurique de magnitude 5, voire davantage, ne fait désormais généralement aucun grave dommage.
Forêts de gratte-ciel de bureaux, tours résidentielles, usines, centrales électriques, gares, ponts, barrages: toutes les infrastructures sont concernés.
"Nous avons beaucoup appris de l'analyse des dégâts à Kobe", confirme dans une étude Satoru Saito, expert au cabinet de recherche Nomura.
Lors des tremblements de terre, les édifices se déforment, au risque de rompre. Plus ils sont hauts, plus la distorsion est importante. Les systèmes d'isolation, placés entre les fondations et les structures élevées, permettent d'atténuer ou d'empêcher ces altérations.
Désormais montés sur vérins, sur ressorts, sur rails ou roulements à billes, trempés dans une cuve pleine d'eau, soutenus par des amortisseurs ou haubans, ou reposant sur d'imposants "boudins" en caoutchouc, les immeubles nippons qui défient la nature par leur hauteur (jusqu'à plus de 300 m), répondent à des normes draconiennes, durcies à chaque évolution technologique.
Outre des dispositifs passifs (qui réagissent en fonction des secousses de façon naturelle) et d'autres actifs (mis en mouvement mécanique par un système informatique d'analyse de la situation), des bétons spéciaux ont été développés ainsi que de nombreuses solutions permettant de réduire les coûts de la mise à niveau des bâtiments, sans les évacuer ni les démolir.
"Le savoir-faire entretenu en matière de +monotsukuri+ (fabrication de choses) et la diversité du tissu industriel japonais ont beaucoup contribué à ces progrès", note M. Saito.
Exemples: les boudins de caoutchouc sont une spécialité du premier pneumaticien nippon, Bridgestone, tandis que les amortisseurs sont issus de techniques employées dans l'automobile et en partie manufacturés par les mêmes équipementiers.
Toutefois, le Japon, où se produisent plus de 20% des séismes les plus violents enregistrés annuellement dans le monde, reste quand même à la merci d'un drame.
Il le redoute d'ailleurs, du fait de l'inadaptation de nombreuses maisons individuelles, en zones semi-urbaines et rurales notamment, et de l'ancienneté de bâtiments publics parfois érigés à la hâte en banlieue dans les années 1960.
Il n'est matériellement pas possible de tout reconstruire ou mettre à niveau en quelques années, ne serait-ce que d'un point de vue financier dans un pays surendetté.