Sur les lieux de la tragédie, à 15 milles au nord de Zouara, dans l'ouest de la Libye, les secours continuent de sonder les flots à la recherche de survivants ou de corps mais n'ont rien trouvé depuis mercredi soir, ont expliqué les garde-côtes italiens jeudi soir.
Parallèlement, de nouvelles opérations de secours ont eu lieu jeudi, mettant à l'abri plus de 1.130 migrants en détresse sur quatre embarcations différentes. Lors de l'une de ces opérations, deux bateaux de Médecins sans frontières (MSF) ont réussi à secourir plus de 600 personnes paniquées massées à bord d'un bateau de pêche similaire à celui qui a coulé mercredi, et qui menaçait lui aussi de se retourner à tout moment. Par ailleurs une vaste opération de secours, impliquant sept navires et des hélicoptères qui ont largué des gilets et des radeaux gonflables a permis de secourir plus de 370 personnes, alors que la plupart des migrants ne savent pas nager.
Le navire militaire irlandais "Niamh", qui a récupéré la quasi-totalité des survivants du naufrage de mercredi, ainsi que les 25 corps repêchés après le drame, est arrivé dans l'après-midi à Palerme. Sur un quai excentré du port sicilien, plusieurs organisations humanitaires avaient monté des petites tentes à l'ombre d'une immense grue, avec des réserves d'eau fraîche et des paniers-repas, en vue du premier accueil et du contrôle sanitaire.
Les enfants et les familles sont descendus en premier, suivis des hommes, en général très jeunes et apparemment originaires d'Afrique sub-saharienne, du Moyen-Orient et du sous-continent indien. Puis un à un, des fourgons mortuaires sont venus recevoir les 25 cercueils de bois clair.
Les survivants sont partis en bus vers des centres d'accueil dans la région de Naples et dans le nord du pays, a expliqué à l'AFP Francesca Canizzo, préfète de Palerme. Mais une dizaine de personnes ayant perdu des proches seront hébergées dans la région par la Caritas. "Quant aux corps, ils resteront à Palerme", a-t-elle ajouté.
A Bruxelles, la Commission européenne a appelé les dirigeants européens à passer à l'action. "Ce dont nous avons besoin maintenant, c'est du courage collectif de passer des déclarations aux actions concrètes, sinon les mots sonneront dans le vide", a averti l'exécutif bruxellois.
Selon un dernier bilan jeudi du Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), publié jeudi mais ne tenant pas encore compte des éléments de mercredi, quelque 224.000 migrants sont arrivés en Europe par la Méditerranée depuis janvier -- 98.000 en Italie et 124.000 en Grèce -- et plus de 2.100 autres ont trouvé la mort en tentant la traversée.