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"La plupart des gens portent un surnom en Angola", explique à l'AFP le sélectionneur Pedro Gonçalves. "Même le président de la République, Joao Lourenço, ne se fait quasiment appeler que +J-Lo+ (comme l'actrice et chanteuse Jennifer Lopez, NDLR)", ajoute dans un rire l'entraîneur portugais des "Palancas Negras" (Antilopes noires), qui viseront contre le Nigeria, vendredi à Abidjan la première qualification de leur histoire en demi-finale.
"Ce sont souvent des surnoms donnés par la famille ou les copains quand ils étaient petits garçons", poursuit le coach, rattrapé lui aussi par cette mode. "Depuis le début de cette campagne de Côte d'Ivoire, les gens commencent à m'appeler +Man Gonças+. L'Angola est comme ça!", dit-il.
Auteur de trois buts depuis le début de la CAN, qu'il célèbre en mimant une panthère, Cristovao Paciencia "Mabululu" porte sur son maillot le surnom que lui a légué sa mère, décédée. Mabululu signifie "distant", "éloigné", bien que l'attaquant du club égyptien d'Al Ittihad Alexandrie soit très enjoué.
L'animateur numéro un du vestiaire, Deivi Miguel Vieira, qui choisit la musique sur sa grosse enceinte portative, se fait appeler lui "Gilberto" ou "Gibele".
Si l'équipe rejoint souvent les vestiaire au son du kuduro, la musique populaire angolaise, elle écoute un style radicalement différent lors de ses déplacements en car. Pour se rendre au stade de la Paix à Bouaké pour le huitième de finale contre la Namibie (3-0), c'était du Céline Dion, la BO de Titanic et puis "Pour que tu m'aimes encore".
Le surnom le plus évident est celui de Manuel Cafumana, qui se fait appeler Show. "C'est compliqué à expliquer en anglais", ose le milieu du Maccabi Haïfa croisé dans les couloirs après la victoire en 8e. Mais quand on suggère que c'est parce qu'il aime faire le show sur le terrain, son sourire le trahit...
Le surnom qui vient du plus loin de l'enfance est peut-être "Neblù", le gardien, exclu en début de match contre la Namibie. Il vient des boissons "Blue", très populaires en Angola et dont le futur gardien collectait les cannettes en aluminium dans son enfance pour les revendre. Ses oncles l'avaient appelé "NeBlu".
Entré en jeu après son exclusion, son remplaçant, qui devrait de nouveau pallier son absence vendredi contre les "Super Eagles", porte deux surnoms différents en fonction du lieu où il se trouve. En Suisse, où il est né, c'est Signori Antonio, en hommage au footballeur italien Beppe Signori. "En Angola c'est +Dominique+ tout simplement", poursuit-il. Son deuxième prénom.
Le troisième gardien s'appelle Aldo Monteiro "Kadu". Kadu était le choix de sa mère. Son père voulait Aldo, et s'était même rendu chez un notaire pour interdire l'autre prénom. Mais à la maison, sa mère a imposé Kadu.
Certains portent des diminutifs classiques, comme le capitaine "Fredy" (Alfredo Ribeiro) ou "Zini" (Ambrosini Salvador).
Celui de Valdomiro Lameira "Estrela" - "Etoile" en portugais - vient du nom de la chatte de sa marraine, qui était la femme du président de son club de jeunesse, le Nucleo Sintra, dans la banlieue de Lisbonne.
Lui n'aimait pas son premier surnom, "Zé", et elle trouvait Valdomiro Lameira trop long. Dans la foulée, il a été convoqué chez les U17 portugais. Depuis ce jour, elle lui a fait promettre de ne jamais changer ce nom. Conformément à la tradition.