Les stratégies sectorielles et les accords de libre-échange ne produisent pas les effets escomptés sur la croissance économique, la compétitivité, la création d'emplois qualifiés et le développement humain, indique un rapport du Conseil économique, social et environnemental (CESE), rendu public vendredi à Rabat.
Les parts de marché détenues par le Maroc, qui constituent un indicateur de compétitivité significatif, sont restées faibles. Elles sont en moyenne de 0,11% durant la décennie 2000, un taux en retrait par rapport à celui de la décennie 1990 (0,13 %), révèle le rapport du CESE sur la «Cohérence des stratégies sectorielles et accords de libre-échange: fondements stratégiques pour un développement soutenu et durable», dont les conclusions ont été présentées lors d'une conférence de presse.
Quelle que soit la stratégie sectorielle examinée, aucune n'a réussi, à ce jour, à atteindre le niveau des objectifs initialement fixés, révèle encore le rapport.
Pour y remédier, le président du CESE, Nizar Baraka, préconise la mise en cohérence de ces politiques sectorielles à travers la création d'un comité interministériel et d'un comité de suivi outre un séminaire gouvernemental annuel pour pouvoir assurer le développement des synergies entre les secteurs.
M. Baraka appelle aussi à la "régionalisation" de la mise en œuvre des stratégies sectorielles, soulignant la nécessité de regrouper les organes de promotions économiques et l'organe de l'agence marocaine des investissements pour pouvoir assurer plus de synergie. Il recommande, en outre, la création d'une Fondation pour améliorer l'image du Maroc sur le plan international, l'institutionnalisation de la démocratie participative au niveau de la politique sectorielle tout en instaurant un partenariat public-privé pour développer l'intelligence économique au service des PME.
Le rapport ajoute que la mise en cohérence des stratégies sectorielles passe notamment par l'adoption d'un référentiel commun, avec un horizon temps et des grilles d'objectifs partagés et la mise en œuvre d'une politique transversale pour les ressources stratégiques partagées.
Elle requiert aussi une systématisation du recours aux contrats-programmes avec l'Etat pour le pilotage des institutions publiques et des régions et de superviser l'exécution, le suivi et l'évaluation des chantiers sectoriels. «Il y a lieu de créer une forte articulation entre le développement d'une offre compétitive sur le marché intérieur et son positionnement sur les marchés à l'export», souligne-t-on de même source.