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Les Etats-Unis viennent de sanctionner trois dirigeants nord-coréens, dont l'un des plus hauts responsables du régime classé par la diplomatie américaine parmi "les pires au monde" pour les droits de l'Homme.
Ces mesures, essentiellement symboliques car le régime reclus est déjà soumis à de multiples sanctions internationales, sont prises alors que les négociations sur le nucléaire entre Pyongyang et Washington sont à nouveau au point mort.
Le président américain Donald Trump continue cependant d'évoquer un nouveau tête-à-tête avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un pour début 2019, après leur sommet historique de Singapour en juin.
Dans un communiqué publié dimanche par l'agence nord-coréenne KCNA, le ministère nord-coréen des Affaires étrangères salue les efforts de M. Trump pour améliorer les relations bilatérales, mais accuse le département d'Etat américain de "vouloir à tout prix" les "faire revenir à ce qu'elles étaient l'année dernière, marquées par des échanges de tirs".
Washington commettra "une erreur de calcul énorme" s'il croit pouvoir contraindre le Nord à renoncer à son arsenal nucléaire par les pressions et les sanctions, ajoute le texte signé par le directeur des recherches politiques de l'Institut des études américaines du ministère. "Cela bloquera pour toujours la voie de la dénucléarisation de la péninsule". A Singapour, MM. Trump et Kim s'étaient engagés sur la "dénucléarisation complète de la péninsule coréenne", sans plus de détail sur la méthode, ce qui laisse la place à toutes les interprétations.
Depuis, Washington exige la dénucléarisation du Nord avant toute levée des sanctions, tandis que Pyongyang a condamné les "méthodes de gangster" des Américains accusés d'exiger son désarmement unilatéral sans faire de concession.
Les dernières sanctions ont été prises sur la base d'un rapport régulier du département d'Etat à l'attention du Congrès américain, portant plus particulièrement sur l'absence de médias indépendants et de liberté d'expression en Corée du Nord.
"Les violations des droits humains en Corée du Nord demeurent parmi les pires au monde et incluent meurtres extrajudiciaires, travail forcé, torture, détention arbitraire prolongée, viols, avortements forcés et autres violences sexuelles", dénonce la diplomatie américaine. Parmi les trois dirigeants visés, le directeur du département de l'Organisation au sein du Parti des travailleurs de Corée, Choe Ryong Hae, est considéré comme un bras droit de M. Kim. Il est en fait souvent "vu comme le +numéro deux+ qui exerce un contrôle sur le parti, le gouvernement et l'armée", rapporte le Trésor américain, rappelant qu'il est aussi vice-président du Comité central de la formation qui règne sans partage sur le pays.
Le ministre de la Sécurité publique Jong Kyong Thaek est aussi ciblé, ainsi que le directeur du département de la propagande au sein du parti, Pak Kwang Ho.
Les mesures punitives (gel des avoirs aux Etats-Unis, interdiction de faire affaire avec des Américains) sont essentiellement symboliques, tant le régime reclus fait déjà l'objet de sanctions internationales draconiennes vouées à l'isoler du reste du monde.