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est l’intitulé du nouveau roman
que vient de publier, en langue
française, le jeune écrivain
marocain Hicham Tahir, aux
éditions Casa Express
en septembre 2015.
Hicham Tahir, auteur du roman « Les ruelles des pieds nus » a choisi de suivre les dédales d’un train train quotidien, à travers un regard bien distant de Mouad, jeune Marocain qui a migré au Canada. De retour dans sa ville natale, Kénitra, il découvre une autre ville, une autre facette de la vie qu’il a connue enfant. Huit ans d’absence lui ont donné la possibilité de voir les choses différemment. Il rentre de nouveau dans ce quartier populaire de Hay-Atlas, et va jusqu’à franchir les portes et décrire ce qui se passe à l’intérieur des maisons. L’intime est ainsi sujet de narration avec ses histoires oscillant entre tabou et faits sociaux.
Dans ces ruelles qui l’ont vu grandir, il fait la rencontre de ses anciens amis et voisins qui semblent stagner dans la misère et le train train quotidien. L’histoire brosse, alors, ces destins qu’aucune politique sociale ni économique n’entend changer. Le constat est là, le jugement est en filigrane. Hicham ou Mouad, puisque le narrateur aussi bien que le héros de son roman sont presque deux en un, n’en peuvent plus tellement « harcelés » par une réalité sordide.
Amour et magie, alcool et radicalisme, drogue et pauvreté, sexualité et conformisme... un lot aussi bien contradictoire qu’«arrangé». Tous ces citadins survivent avec leurs contradictions plus qu’ils ne vivent dans les mêmes venelles, derb et traverses…
Né dans cette même cité abritant son histoire, Hicham Tahir confie, dans une déclaration à Libé, que l’idée de ce roman « Les ruelles des pieds nus » trottait dans sa tête dès son retour au Maroc. « C’est inspiré par ce que j’ai vécu, par le contact fusionnel que j’ai avec ma famille et à chaque fois que je rentre chez moi, les séparations et les retrouvailles, j’ai toujours voulu parler de ça, il fallait juste trouver l’angle. Le déclic s’est passé quand, en rentrant au mois d’octobre de l’année dernière, j’ai senti une grande pression venant de la société », dit-il.
Et d’ajouter : « J’ai eu l’immense chance de voyager ailleurs, voir autre chose, quitter ma famille à 21 ans et pouvoir prendre du recul vis-à-vis de tout. Ce qui n’est malheureusement pas le cas de plusieurs jeunes de mon quartier. Il faut dire que «Les ruelles des pieds nus» n’était pas mon premier choix. Un «non» de la maison d’édition pour un premier roman, m’avait fait réfléchir à deux temps : ou bien je baisse les bras devant mon sort, ou je monte le ton d’un cran, et je fais autre chose. J’ai choisi la deuxième solution qui a donné jour à ce roman. »