"Nous avons accepté d'aller aux négociations" après avoir obtenu "des assurances" du médiateur de l'ONU sur le respect du cessez-le-feu décrété le 10 avril, a annoncé Saleh al-Sammad, représentant des rebelles chiites Houthis, dans une déclaration publiée par la chaîne Al-Masirah qu'ils contrôlent.
Cette annonce a été confirmée par Yasser Alawadi, secrétaire général adjoint du Congrès populaire général (CPG), le parti de l'ex-président Ali Abdallah Saleh, allié des Houthis.
La délégation des rebelles et du CPG "va participer aux consultations à Koweït", a-t-il annoncé sur Twitter, ajoutant qu'elle devrait arriver au Koweït jeudi après avoir transité par Mascate, la capitale d'Oman.
Les pourparlers de paix devaient commencer lundi, mais ils ont été reportés sine die par l'ONU en attendant l'arrivée de la délégation des rebelles et de leurs alliés, lesquels ont justifié leur absence par "la poursuite de l'agression saoudienne" malgré la trêve.
Le gouvernement yéménite et la coalition militaire arabe sous commandement saoudien qui le soutient d'une part, et les rebelles de l'autre s'accusent mutuellement de violer le cessez-le-feu depuis son entrée en vigueur le 10 avril. Cinq soldats figurent parmi les 13 personnes qui péri depuis lundi soir lors de combats dans l'ouest de la province de Marib, à l'est de la capitale Sanaa, ont indiqué des sources militaires.
Les affrontements, qui ont éclaté lorsque des rebelles chiites Houthis ont tenté de reprendre des positions tenues par les forces loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi, se poursuivaient par intermittence mardi, selon les mêmes sources.
Le médiateur de l'ONU, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, présent à Koweït, a multiplié les contacts avec les protagonistes et des représentants des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU.
Ces derniers ont, selon un diplomate occidental, adressé mardi soir un message aux rebelles les exhortant à dépêcher rapidement leurs délégués aux pourparlers au Koweït.
Ban Ki-moon "exhorte toutes les parties aux négociations à dialoguer de bonne foi" avec son médiateur Ismaïl Ould Cheikh Ahmed "afin que ces négociations puissent commencer sans plus de retard", a déclaré son porte-parole Stéphane Dujarric.
Mardi, un kamikaze s'est fait exploser près d'un barrage à Aden dans le sud du pays où les attaques contre les forces gouvernementales se sont multipliées ces derniers mois, dans des tentatives apparentes d'entraver les efforts du pouvoir de remettre sur pied l'armée et les forces de sécurité, selon un responsable de la sécurité.
Aucune victime n'est à déplorer mis à part l'assaillant, a précisé la source, qui l'a qualifié d'"extrémiste".
Depuis l'intervention de la coalition arabe en mars 2015, la guerre a fait 6.400 morts, pour moitié des civils, et plus de 30.500 blessés, selon l'ONU.
Le conflit s'est aggravé avec l'implication croissante de groupes jihadistes, comme Al-Qaïda et l'organisation Etat islamique.