Qu’il s’agisse de la confiance adressée à certains joueurs vieillissants ou du manque d’un créateur, les raisons de l’échec sont nombreuses.
Une confiance aveugle aux cadres: Marcello Lippi était certain que ses “vieux grognards” sacrés il y a quatre ans en Allemagne - Cannavaro, Zambrotta, Gattuso, De Rossi, Iaquinta... - constituaient la meilleure garantie pour doubler la mise, et ce même si pratiquement tous sortaient d’une saison très médiocre, avec, en prime, des passages plus ou moins longs sur le banc ou à l’infirmerie. Mal lui en a pris puisqu’à l’image du capitaine Cannavaro, 36 ans et 136 sélections, auteur d’une erreur qui a coûté un but contre la Nouvelle-Zélande, aucun n’a su élever son niveau de jeu comme cela avait été le cas il y quatre ans.
La défense n’est plus: la défense devait être la base de tout, comme en 2006. Mais en trois matches seulement, et ce sans le précieux gardien Buffon (hernie) qui n’aura joué que 45 minutes en Afrique du Sud, elle a craqué à cinq reprises, soit bien plus que durant tout le Mondial allemand (2 buts en 7 matches).
Les jeunes peinent: si les cadres trentenaires ont déçu, les plus jeunes n’ont pas été davantage à la hauteur. A l’exception du milieu Montolivo, pas maladroit à la manœuvre, personne n’est parvenu à bousculer la hiérarchie et à s’imposer à l’image du polyvalent milieu Marchisio, titulaire lors des deux premiers matches mais totalement transparent.
Pas d’idées en attaque: Lippi n’a jamais cessé de le répéter, l’unité du groupe est plus important que tout. Un credo qui l’a conduit à écarter des joueurs comme Antonio Cassano et Mario Balotelli. Deux attaquants aux personnalités potentiellement déstabilisatrices mais qui auraient pu amener l’étincelle qui a cruellement fait défaut offensivement. A l’image d’un Gilardino inefficace que Lippi rêvait en nouveau Paolo Rossi, les Azzurri n’ont marqué que 4 buts, dont un après une erreur du gardien paraguayen et un autre sur penalty. Il est vrai cependant que les Azzurri ont été grandement pénalisés par l’absence de Pirlo, “le” stratège et meneur. Blessé (lésion au mollet gauche) juste avant le Mondial, il a seulement pu entrer en jeu contre la Slovaquie, à la 56e minute.
Des signes avant-coureurs pas pris en compte: l’important c’est d’être “prêt le jour J” et tout ce qui se passe avant le Mondial “ne compte pas”, n’a jamais cessé de répéter Lippi. Sauf qu’au Mondial, aussi prestigieuse et motivante soit l’épreuve pour les joueurs, tout ne peut se résoudre par enchantement. Et les trois rencontres du premier tour ont finalement été à l’image des matches amicaux: médiocres et sans aucune victoire pour une équipe dont le dernier succès remonte désormais à novembre 2009 (1-0 contre la Suède).