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« Une certaine mésentente est apparue dernièrement. Le hic, c’est qu’il s’agit de différences de jugements mal-fondées et concoctées par des mains invisibles qui manœuvrent pour orienter le Hirak vers d’autres voies », nous a indiqué Aziz Nyat Abou, un activiste de celui-ci. Et de poursuivre : « Aujourd'hui, certaines parties tentent de politiser le Hirak, de le faire voir sous un autre angle et de l'utiliser pour semer la zizanie. Il s’agit d’un courant politique qui aspire à soigner son image et à servir ses propres intérêts en manipulant le Hirak. Il y a également certains barons qui mobilisent la population locale notamment celle qui est pauvre et vulnérable et les jeunes qui manquent de maturité politique. Ces derniers pensent que la lutte sociale consiste à hausser continuellement le ton et à descendre dans la rue. Ils ne savent pas que la lutte c’est aussi le dialogue et les négociations. Et à la lumière des résultats de ceux-ci, on tente d’élaborer un plan de travail. Bref, nous avons constaté dernièrement qu’il y a de la surenchère politique, de la mauvaise évaluation de la situation politique, de la méconnaissance du processus de négociation et de lutte populaire ».
Même son de cloche chez Bachir Attrach, militant syndicaliste, qui nous a indiqué que deux camps s’affrontent aujourd’hui à Jerada, celui des personnes qui ont accepté les mesures proposées par les autorités locales en matière d’emploi, de factures d’eau et d’électricité, d’investissements… et qui les estiment positives ; et ceux qui accusent un courant politique d’être entré en lice avec la volonté d’orienter le Hirak vers des revendications plutôt politiques. Pour ce camp, les propositions des autorités locales sont loin de constituer de véritables solutions économiques pour la région. Il s’agit, selon eux, de miettes et de poudre aux yeux. Notre source estime que les menaces et les intimidations ont fini par lézarder le front commun du Hirak. Une situation inacceptable pour Aziz Nyat Abou qui nous a expliqué que la population a milité, dès le début, pour un Hirak populaire guidé par les masses en vue d’inciter les autorités à répondre aux demandes sociales et économiques de la population. « On lutte pour des droits et des acquis et nous ne voulons pas que la population paie le prix fort pour ses revendications légitimes. Notre objectif ultime est d’améliorer la situation de cette population et pas plus ». A ce propos, il nous a déclaré que le fait de battre quotidiennement le pavé n’est pas la solution et que d’autres voies doivent être empruntées. « Nous ne pouvons pas passer toute l’année à descendre dans la rue. Il est vrai que c’était le cas au début du Hirak mais ce n’est plus le cas aujourd’hui puisque le contexte a beaucoup évolué depuis. Le gouvernement a proposé des alternatives, on doit donner du temps à ces propositions et après on réagira mais on ne peut pas être durablement dans la confrontation ».
Bachir Attrach nous a expliqué, de son côté, que trois revendications prédominent, à savoir, la mise en œuvre d’une alternative économique, la reddition des comptes et la suppression totale de toute forme de paiement des factures d’eau et d’électricité. Des demandes qui s’imposent de plus en plus puisque les projets proposés par l’Etat ont démontré leurs limites. « La centrale thermique construite dans la ville engendre déjà de la pollution et des nuisances sonores et l’idée de construire une usine de traitement de l’alfa semble dangereuse puisque son impact écologique est catastrophique ».
Les derniers désaccords surgis constituent-ils des menaces pour le Hirak ? « Je ne le pense pas », nous a répondu Aziz Nyat Abou. Et de conclure : « La population a commencé à se poser des questions et à s’interroger sur les vraies motivations des nouveaux leaders du Hirak. Le nombre de participants aux marches en dit long sur ces suspicions. L’affluence n’est pas la même et le niveau de l’engagement des personnes qui encadrent les marches n’est pas le même. Les militants d’hier ne sont pas ceux d’aujourd’hui ».