S’il est vrai que le Maroc est en droit de se prévaloir de ses 3500 km de côtes, océan et mer compris, et, par là, de la diversification de ses richesses halieutiques, il n’est pas moins vrai qu’il lui reste à déployer de très grands efforts en vue de conquérir de nouveaux marchés d’exportation. Le secteur de la pêche devrait ainsi prétendre en toute logique à dépasser les 2,5% à hauteur desquels il contribue, valeur d’aujourd’hui, au PIB national.
Et c’est justement dans ce cadre que l’on doit situer la participation du Maroc au Salon des produits de mer, «Busan International sea food and fishieries expo» ouvert depuis hier et jusqu’au 4 juillet courant à Busan, deuxième ville après Séoul et premier port de la Corée du Sud.
Cette participation marocaine n’est pas fortuite, comme l’a déclaré à Libé Abdellah Janati, directeur de l’Etablissement autonome de contrôle et de coordination des exportations (EACCE) dépendant du ministère de l’Agriculture et de la Pêche maritime.
Elle se justifie notamment par le fait qu’«avec des importations de produits de mer s’élevant à 3,7 milliards de dollars, la Corée du Sud constitue un marché d’importation d’une importance particulière et donc une grande opportunité pour notre pays, surtout quand on sait que ce chiffre représente l’équivalent du double de l’ensemble des exportations marocaines à ce niveau». Il y a toutefois fort à faire à ce niveau. Le ministère de tutelle en serait-il convaincu? On serait tenté de répondre par l’affirmative à en croire cette source ministérielle qui situe ce périple coréen dans le cadre de «la mise en œuvre du plan d’action 2014 de la stratégie Marketing institutionnel des produits de mer d’autant que le marché asiatique représente de précieux avantages.
Une bonne dizaine d’opérateurs marocains qui ont pris le parti de prendre part à ce Salon de Busan qui compte plus de 300 participants représentant une trentaine de pays, se voient ainsi s’offrir l’occasion de vanter leurs produits et de convaincre de leur attractivité. De par la qualité, ce qui est indéniablement un plus pour les produits marocains par rapport à ceux de bien d’autres pays concurrents, mais aussi de par le prix. Et c’est là où la compétitivité se fait le plus rude au vu de la position géographique du Maroc par rapport aux pays asiatiques potentiellement importateurs.
Pour rappel, la Corée du Sud se trouve être le troisième pays importateur mondial de poisson vivant, le quatrième pour ce qui est du poisson congelé. Et s’il y a un volet des plus prometteurs, c’est celui relatif au poulpe, la Corée en est le deuxième importateur de par le monde juste derrière le Japon. Là, il y aurait plus d’atouts qui devraient jouer en faveur du produit marocain.
Pour ce qui est de cette première journée et si l’on doit s’en tenir à l’intérêt suscité par le pavillon marocain auprès de visiteurs impressionnés par les légendaires hospitalité et cuisine marocaines, tous les espoirs seraient alors permis. Un pavillon érigé sur 200 m2 à mettre à l’actif de l’EACCE et, qui plus est, sous le label joliment réalisé et fraîchement institutionnalisé de The Moroccan seaford.