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La réunion qui a été tenue, récemment, au siège du ministère de l'Intérieur avec différents services ministériels et des responsables dans les provinces et préfectures du Royaume, était consacrée à l'examen et au suivi de la situation des prix et de l'approvisionnement du marché durant le mois de Ramadan. Elle a porté également sur l'évaluation et l'orientation des interventions des services concernés par les opérations de contrôle et la protection du consommateur. Une action louable mais qui n’est généralement organisée qu’à la veille du Ramadan alors que ces contrôles sont censés avoir lieu tout au long de l’année.
Au lendemain de cette réunion, un communiqué dudit ministère a indiqué que les dispositions nécessaires à même de garantir un suivi permanent et régulier des prix et de la qualité des denrées alimentaires, ont été mises au point. En termes de qualité, le consommateur est tenu d’évaluer ce qu’il consomme quand il y a étiquetage et signalisation de date de péremption mais face à des produits qui se vendent en vrac, le contrôleur fait appel au consommateur pour juger de la validité d’un produit. Même lorsqu’il recourt aux factures d’achat, ces dernières ne constituent pas une preuve concluante. Il y a aussi les vendeurs ambulants qui sont largement tolérés pendant le Ramadan et qui profitent des promotions et des produits de contrebande pour écouler des produits parfois périmés ou stockés dans des conditions qui laissent à désirer. En parlant de contrôle, il faudra aussi rappeler le cas de ces femmes qui, des fois devant chez elles, vendent mssemen, beghrir et batbout ainsi que d’autres préparations soi-disant faites maison mais dont nul ne sait dans quelles conditions.
Les participants ont également examiné la question de l'approvisionnement en produits de large consommation pendant ce mois béni, qui selon la commission, seront disponibles en abondance, à savoir le lait, le poisson et les légumineuses. Les prix de ces dernières ont déjà connu une hausse au cours de l’année. Et à ce propos, les seules mesures obligatoires que la commission peut prendre, devraient légalement concerner uniquement l’affichage et le contrôle sanitaire. Ce qui ne rend pas service à l’acheteur vu qu’il se trouvera toujours dans l’obligation de payer au prix du marché, c’est-à-dire un prix librement fixé par la loi de l’offre et de la demande et qui est fortement impacté par une incontournable multiplicité d’intermédiaires.
Sur la liste des prix fixés par décret, ne figurent, en effet, que la farine et le sucre. Les autres dépendent d’une chaîne d’intermédiaires qui va du grossiste au semi-grossite et autres marchands du coin avant d’atterrir chez le particulier.
Nous en avons déjà fait l’expérience avec les oignions ces trois derniers mois. Ils n’auraient pas résisté à la vague de froid qui aurait affecté la production et du coup aurait aiguisé l’appétit des spéculateurs. Il a fallu procéder à une baisse des taxes sur l’importation pour pouvoir régler partiellement le problème. Fera-t-on de même avec les œufs, aliment entrant dans la composition de la plupart des plats du Ramadan ? Et en ce qui concerne les incontournables dattes, elles sont présentes en force sur nos tables et surtout presque abordables car elles sont exonérées de taxes à l’importation. Le Maroc qui n’arrive pas à atteindre l’autosuffisance, se rabat sur l’importation de dattes étrangères, particulièrement tunisiennes. Les dattes locales de qualité moyenne s’adaptent pour survivre alors que le Majhoul par exemple tient bon face à des importations proche-orientales qui battent faussement le pavillon jordanien.
Bref, on peut dire que ces actions de contrôle sont louables mais manquent d’efficacité et de crédibilité vu leur caractère saisonnier et faute de ressources humaines et de moyens matériels pour permettre aux services qui en ont la charge d’assumer leurs fonctions.