Le système automatisé de l'appareil a émis, près de trois minutes durant, des alertes signalant de la fumée notamment à l'avant de l'appareil
Les navires et avions scrutant la mer entre la Crête et la côte nord de l'Egypte cherchent aussi à récupérer les corps des 66 occupants de l'avion, dont 30 Egyptiens et 15 Français.
Un sac à dos d'enfant rose orné de papillons, un petit morceau de carlingue déchiqueté, des revêtements de sièges déchirés et un gilet de sauvetage font partie des premiers débris repêchés, selon les photos publiées samedi par l'armée égyptienne.
Mais les enregistreurs de vol, ou "boîtes noires", n'ont pas encore été repérés. Le "ping" des balises des deux enregistreurs n'émettra que 4 à 5 semaines dans l'eau, avant que leurs batteries ne soient épuisées.
Dans l'attente de leur découverte, l'absence de revendication mais surtout l'émission d'alertes signalant de la fumée à bord et une défaillance du système des commandes de vol quelques minutes avant que l'appareil ne chute semblent réhabiliter la thèse de l'incident technique.
Jusqu'à vendredi soir, le gouvernement égyptien mais aussi la grande majorité des experts interrogés par les médias penchaient pour la thèse de l'attentat, six mois après l'explosion d'une bombe à bord d'un avion de touristes russes qui venait de décoller d'une station balnéaire égyptienne. Cet attentat ayant entraîné la mort de 224 personnes avait été revendiqué quelques heures seulement après par la branche égyptienne du groupe Etat islamique (EI).
Mais davantage que cela, c'est la révélation samedi que le système automatisé de l'appareil a émis, près de trois minutes durant, des alertes signalant de la fumée notamment à l'avant de l'appareil et des défaillances des systèmes électroniques gérant les commandes de vol, qui a réhabilité la thèse de l'incident technique. Même si rien n'exclut, selon les spécialistes, que la fumée soit la conséquence d'un incendie volontaire.
L'hypothèse de l'explosion d'une bombe, même si elle reste théoriquement valide, a perdu du terrain : le 31 octobre dernier, la petite charge qui avait explosé à bord du charter russe avait provoqué la désintégration instantanée de l'appareil en raison de son altitude, à près de 11 km, à cause de la très brutale dépressurisation que la brèche dans le fuselage avait provoquée. Or l'Airbus d'EgyptAir volait jeudi sensiblement à la même altitude lorsque les radars ont perdu sa trace, quelques minutes après les alertes automatisées.
"Il est bien trop tôt pour émettre tout jugement à partir d'une seule source d'informations, comme les messages" d'alertes émis, a averti samedi soir le ministère égyptien de l'Aviation civile. "Ce sont des indicateurs qui peuvent avoir des causes différentes et donc il faut des analyses plus poussées", a-t-il ajouté. Ce que seules les boîtes noires ou l'étude de la carlingue pourront élucider.
La France a dépêché un patrouilleur de haute mer doté d'équipements utiles pour la recherche des "boîtes noires" qui devait arriver sur zone dimanche ou lundi.