Les parents d'élèves frappés de plein fouet par les hausses des frais de scolarité : L'enseignement homologué par la France rapporte gros


Rida ADDAM
Lundi 25 Avril 2011

Les parents d'élèves inscrits dans les 38 établissements qui dispensent un enseignement à programme français et les 7 établissements privés de droit marocain homologués par le ministère de l'Education nationale français affrontent un grand obstacle: les frais d'inscription. A l'instar de l'année dernière, ils sont tourmentés par les frais d'inscription. A preuve, les frais de scolarité adoptés par une école privée casablancaise homologuée, sise au Bd 2 Mars ont atteint comme par enchantement 5000 DH. La semaine dernière, ces parents ont dénoncé haut et fort cette politique injuste et injustifiée de la part de l'administration qui s'est refusée à tout commentaire. Frustrés par cette décision qu'ils qualifient d'abusive et de discriminatoire, ils ont manifesté pour faire entendre leur voix. Mais les carottes étaient déjà cuites. Ils ont donc cédé ; l'avenir de leur progéniture étant  en jeu. D'ailleurs, ils n'ont pas d'alternative. Le niveau de l'enseignement public s'est dégradé à telle enseigne qu'il fait désormais les choux gras des «promoteurs» d'un enseignement privé dont la finalité n'est autre que le lucre.
A preuve, les écoles primaires et secondaires marocaines suivent à la trace ce qui se fait au niveau des établissements de la mission française et de celles dites homologuées. Cette année, ils ont eux aussi augmenté leurs frais d'inscription. En moyenne, cette hausse a été de quelque 25%, soit des centaines de dirhams. Elle reste toutefois loin des marges adoptées par les écoles homologuées.  
Pour les «missions», les choses sont claires. A limite des places disponibles, les parents doivent assumer les charges supplémentaires non prises en charge par les services étrangers concernés. A titre d'exemple, dans les 30 établissements scolaires français implantés au Maroc, dont 20 écoles primaires, 5 collèges et 5 lycées qui scolarisent plus de 13.000 élèves marocains, l'Agence pour l'enseignement français à l’étranger  (AEFE) ne prend en charge que près de 67% du coût total de la scolarité. Ceci dit, les parents contraints de verser en moyenne des frais d'inscription de 15.500 DH par an, assument quelque 200 millions de DH. Des frais de scolarité inférieurs par rapport à ceux versés à l'Ecole américaine, fixés à quelque 80.000 DH par an.
Chaque année, ces frais connaissent des hausses depuis plus de 10 ans. Dorénavant, ils augmenteront davantage puisque les responsables de la mission française au Maroc s’orientent de plus en plus vers l'autofinancement de leurs établissements. Et ce, pour atteindre dans les plus brefs délais la moyenne de 50% d'autosuffisance à l'instar des autres écoles à l'échelle mondiale. Ce qui permettrait à l'AEFE de maintenir la stabilité financière des écoles. Pour ce faire, deux mesures ont été prises officiellement depuis quelques années : stabiliser les effectifs des établissements et créer davantage d'écoles sinon accorder des homologations aux écoles marocaines. D'où, la hausse des frais d'inscription dans certaines écoles homologuées. Mais cela reste loin des cas des établissements autofinancés, dont les frais d'inscription sont plus chers à hauteur de 65%, soit quelque 26.000 DH par an. L'exemple des trois écoles qui avaient lancé en 1996 cette initiative aurait donné, selon des responsables, ses fruits. Le nombre d’élèves se multiplie d'année en année. La trésorerie des écoles se porte bien. Bref, Les exemples des écoles André Malraux (Rabat), Charcot (El Jadida) et celle d'Agadir ont incité d'autres administrateurs à se pencher sur la question et orienter leur stratégie financière vers l'autofinancement. D’autant que la demande ne cesse de croître.
Devant pareille situation, le silence des officiels marocains est flagrant. Aucun contrôle n'est effectué pour vérifier la légalité de ces hausses, dussent-elles toucher les écoles privées dont l'agrément officiel dispose qu'elles doivent accompagner le système d'enseignement national moyennant plusieurs avantages. Les administrations ne fournissent aucun justificatif de ces hausses imprévues au département censé les contrôler. Pire, les parents ne sont pas prévenus lors de la première inscription de leurs enfants des hausses. Où est le MEN? Quelle est sa part de responsabilité dans ce calvaire annuel qu'affrontent les parents ? Des questions parmi d'autres qui risquent de ne jamais trouver de réponses. 


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