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Pour Mohamed Kerkab, professeur à l’Université de Marrakech et spécialiste de l’enseignement supérieur, la responsabilité de cette situation incombe en premier lieu au ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Formation des cadres. «Celui-ci n’a rien fait pour réformer l’université au Maroc», a-t-il expliqué dans une déclaration à Libé. Certes, Lahcen Daoudi a récemment énuméré plusieurs de ses «réalisations» depuis sa nomination à la tête de ce département en 2012. Il a affirmé que la valeur des pensions des étudiants est passé de 900 millions de DH à plus de deux milliards, que la capacité d'accueil des cités universitaires a atteint 58.000 lits contre 33.000 en 2011, que l’université accueille aujourd’hui 31% des jeunes âgés entre 19 et 23 ans contre 23% auparavant et que les sureffectifs des universités ne posent plus problème. «Le ministre table sur la quantité et sur les chiffres, alors que le problème concerne essentiellement la qualité de l’enseignement. Au lieu de miser sur le nombre des diplômés mal formés et qui trouvent des difficultés à s’insérer dans la vie professionnelle, il faut insister sur la qualité des outputs», a-t-il mis en évidence.
Un exemple édifiant dans ce sens est le nombre croissant des thèses dans les universités marocaines. «Près de 25.000 doctorats sont en cours dans les universités du Royaume dont plus de 1000 dans les Facultés de droit à Casablanca, Rabat et Marrakech. Ces chiffres sont alarmants, puisque dans les universités les plus renommées du monde comme Harvard ou Oxford, on ne trouve qu’un petit nombre d’étudiants qui préparent leurs doctorats», a-t-il martelé. Une question s’impose : comment les professeurs vont-ils encadrer toutes ces thèses d’autant que leur nombre diminue d’année en année suite au départ massif à la retraite.
Quant à la recherche scientifique, le budget alloué à ce volet reste faible. Il convient de rappeler dans ce sens que la Charte d’éducation et de formation avait fixé à 1% du PIB le budget de la recherche scientifique à l’horizon 2010, mais ce chiffre n’a pas été atteint, car il ne représente que 0,7%. La vision stratégique du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique projette d’augmenter ce budget pour atteindre 1% du PIB à court terme, 1,5% à l’horizon 2025 et 2% en 2030.
Un autre problème que Lahcen Daoudi n’a pas pu résoudre est celui relatif à l’équivalence des diplômes des écoles privées. Mohamed Kerkab s’est demandé comment l’Etat octroie des autorisations d’ouvrir des écoles privées, alors qu’il refuse de reconnaître leurs diplômés. Mis à part l’exception de quelques rares instituts et écoles privés exerçant dans les règles de l’art, Kerbab a affirmé que la plupart des écoles privées doivent assumer également leur responsabilité en vue de dispenser une formation de qualité pour leurs étudiants. « Je connais par exemple une université qui a une filière d’ingénierie mais qui dispose uniquement de 3 enseignants permanents », a-t-il précisé.