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Les joueurs brésiliens soutiennent les manifestants

Coupe des Confédérations

Jeudi 20 Juin 2013

Les joueurs brésiliens soutiennent les manifestants
Quatre joueurs de l'équipe du Brésil, qui affronte le Mexique mercredi dans la Coupe des Confédérations à Fortaleza, ont apporté mardi leur soutien aux nombreux manifestants qui ont défilé lundi soir dans les plus grandes villes du pays pour des raisons sociales.
Le premier à monter au créneau a été l'arrière droit Dani Alves, qui a écrit sur son compte Instagram en lettres capitales, sous un oeil figurant le drapeau brésilien, la devise qui y est inscrite ("ordre et progrès") puis certains mots d'ordre des manifestants: "Ordre et progrès sans violence, en paix, pour un Brésil éduqué, pour la santé au Brésil, pour un Brésil honnête, pour un Brésil heureux". Le joueur du FC Barcelone brisait ainsi le silence dans lequel les joueurs étaient restés confinés concernant la vague de protestation sociale qui traverse le pays depuis la semaine dernière et qui a pris une ampleur historique lundi soir, avec notamment l'envahissement du toit et des abords du Congrès national à Brasilia et des scènes de violence urbaine à Rio de Janeiro et Porto Alegre.
Lundi en milieu de journée, l'arrière gauche Marcelo avait ainsi assuré que ce qui se passait à l'extérieur du groupe ne "l'affectait pas", et qu'il restait concentré sur son tournoi.
Changement de ton à la conférence de presse du lendemain. Mardi, les deux joueurs qui se sont prêtés à cet exercice quotidien sont allés dans le sens de Dani Alves et ont pu développer leur point de vue, chose rare dans le monde du football, voire du sport en général.
"Je suis en faveur des manifestations sans violence, a dit le défenseur central David Luiz. Les citoyens ont le droit d'exprimer leurs opinions, le fait qu'ils ne sont pas contents, c'est une manière pour atteindre leurs revendications et améliorer la situation du pays".

"Nous savons
qu'ils disent vrai"

"Je suis brésilien, même si je vis à l'étranger (à Londres, ndlr), et j'espère toujours que le Brésil progresse, a-t-il ajouté. Les manifestants luttent pour la santé et l'éducation. On a besoin d'unité. Nous espérons que nous arriverons à un consensus et que l'avenir sera meilleur. Bien sûr, nous ne sommes pas heureux quand on voit de la violence".
Idem chez l'autre joueur qui s'est présenté devant les journalistes. "Aujourd'hui, j'ai une position sociale privilégiée, mais je n'oublie pas que je viens d'un milieu pauvre", a souligné l'attaquant Hulk, originaire de la région défavorisée du Nordeste, où se situe Fortaleza.
"Ils ont raison de protester, ce qu'ils disent et ce qu'ils souhaitent est de bon sens, a-t-il développé. Il faut écouter ce qu'ils disent. Le Brésil a besoin de progresser dans beaucoup d'aspects, c'est pourquoi nous les soutenons. Nous savons qu'ils disent vrai". Il a en revanche écarté l'idée que les manifestants s'opposent au Mondial-2014, même si certains s'en prennent aux énormes dépenses engagées par le gouvernement en vue du tournoi, dont la Coupe des Confédérations fait office de préparation.
"C'est un triomphe pour le Brésil d'avoir la Coupe du monde, il y a des millions de personnes qui aiment le football dans ce pays".
Il a aussi dit qu'il n'avait pas vu les quelques centaines de personnes qui étaient venues lundi soir manifester devant l'hôtel de la Seleçao à Fortaleza, en solidarité avec le reste du pays.
En soirée, l'avant-centre Fred a twitté un message circonstancié de soutien: "Je suis totalement en faveur de la manifestation, à partir du moment où elle est démocratique et pacifique. Je suis très fier de voir le peuple en train de lutter pour changer les conditions des transports, de la santé, de l'éducation et de tant d'autres problèmes".
"Et ce n'est pas possible autrement, sinon j'irais contre mon origine humble puisque ma famille et moi avons aussi souffert de la précarité des services publics, précise-t-il. Mon grand souci est que la protestation soit légitime, sans violence, toujours concentrée sur la lutte pour les droits sans perdre la raison. Presque tout se justifie pour un meilleur Brésil - sauf le vandalisme".
Le sélectionneur Luiz Felipe Scolari, pour lequel ces manifestations "n'interfèrent pas" avec le travail de la Seleçao, s'est borné à les estimer "normales dans une démocratie".
"Les joueurs ont une complète liberté pour donner leur opinion sur quelque sujet que ce soit, chacun assumant bien sûr sa responsabilité, a aussi affirmé "Felipao". Nous n'interdisons rien, mais il faut aussi prendre en compte les intérêts de la sélection. C'est intéressant de voir que les sportifs s'expriment, et que cette séparation (avec l'extérieur, ndlr) a cessé d'exister".

AFP

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