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Le cas de Salah résume bien les motivations de beaucoup d’adolescents qui, las de buter contre le refus de leurs parents, semblent avoir trouvé la parade. «Ils rechignent tout le temps quand je leur demande plus d’argent de poche, maintenant au moins je serai autonome», a déclaré pour sa part Ilham. Et d’ajouter fièrement : «Moi, je n’attends pas les vacances d’été pour travailler. Tout au long de l’année entre baby-sitting et cours de soutien scolaire à domicile, je ne chôme jamais». Quant à Amine, il se rappelle que déjà à l’âge de 8-10 ans, ses parents essayaient de le sensibiliser à la valeur de l’argent qu’on devrait mériter : «On se bousculait mes frères et moi pour laver la voiture ou passer l’aspirateur ; des corvées certes, mais qui nous rapportaient nos premiers dirhams».
Par ailleurs, trouver un emploi pendant les vacances au Maroc a longtemps été un phénomène considéré comme étant propre aux étudiants de la classe ouvrière. Aujourd’hui, ceux de la classe moyenne et leurs parents envisagent dorénavant la valeur sociale incarnée par l’argent gagné par le travail. Psychologues et sociologues s’accordent à dire que le travail d’été permet aux jeunes d’acquérir une grande confiance en eux-mêmes. A. Chraibi, psychologue, affirme à ce propos : «On ne saurait dire combien ce travail est bénéfique pour l’épanouissement des jeunes. C’est une façon pour eux de vaincre leurs appréhensions par rapport au marché de l’emploi et de faire leurs preuves» et de préciser cependant que « la meilleure formule est l’alternance entre des périodes de travail et des moments de repos mérité». Mais d’aucuns parmi les jeunes semblent avoir trouvé la parade : joindre l’utile à l’agréable. Ils se font ainsi de l’argent tout en évoluant dans une ambiance festive et de détente. C’est le cas de Hamid, étudiant à la Faculté des lettres de Fès : «Depuis trois ans déjà, chaque été, je rejoins un orchestre de châabi. Comme j’ai toujours aimé ce genre de musique, je m’amuse à fond tout en gagnant de l’argent. Et ce ne sont pas les occasions qui manquent». Même son de cloche chez son copain Hachem :«Je puis même assurer que les recettes sont assez conséquentes. Ce qui nous permet de démarrer confortablement l’année universitaire». Ces deux amis ne sont pas seuls dans leur cas. Youssef de son côté en fait l’expérience :«Chaque été, on fait appel à moi pour renforcer une équipe d’animateurs dans un club de vacances. Je m’y sens comme un poisson dans l’eau au point que je compte en faire mon métier», indique-t-il. Toute cette fougue et ce dynamisme font le bonheur des grandes enseignes, des fast-foods, des call center qui en profitent allégrement. Au final, tout le monde y trouve son compte.