Les jihadistes en mauvaise posture dans leurs fiefs de Raqa et Mossoul

Des frappes ciblées ont permis de "préserver l'intégrité de la plus grande partie de la muraille" datant du 8ème siècle


Jeudi 6 Juillet 2017

Les combattants des Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenus par des frappes américaines, ont brisé les lignes de défense du groupe Etat islamique (EI) au coeur de la ville de Raqa, une percée majeure dans la bataille pour la conquête du fief jihadiste.
Dans le même temps, en Irak voisin, les forces gouvernementales appuyées également par les Etats-Unis, tentaient de chasser l'EI de son dernier carré à Mossoul, son grand bastion urbain dans le pays.
Dans le nord de la Syrie, les FDS se sont emparées de plusieurs quartiers depuis leur entrée à Raqa le 6 juin. Mais il leur reste encore d'autres secteurs à prendre dont la vieille ville fortifiée.
C'est l'appui aérien crucial de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis qui a permis leur progression en direction du centre-ville, malgré la farouche résistance des jihadistes.
"Des frappes ciblées sur deux petites portions de la muraille ont permis aux forces de la coalition et forces associées de pénétrer dans la vieille ville aux endroits où elles l'avaient décidé", a dit mardi le commandement des forces américaines au Moyen-Orient.
Ces frappes ont permis de "protéger les vies des FDS et des civils" et de "préserver l'intégrité de la plus grande partie de la muraille" datant du 8e siècle et longue de 2.500 mètres", a-t-il ajouté. "Les portions visées étaient des sections de 25 mètres".
Il s'agit d'une "étape majeure dans la campagne pour la libération de la ville", s'est félicité dans un tweet l'envoyé américain auprès de la coalition, Brett McGurk.
Sur leur compte Twitter, les FDS ont confirmé que "la frappe précise a ouvert des brèches dans le mur et permis l'entrée dans la vieille ville".
"Nos forces ont brisé la base du système de défense de Daech à Raqa", a dit de son côté à l'AFP Nouri Mahmoud, porte-parole des Unités de défense du peuple kurde (YPG), principale composante des FDS. "Daech est effondré", a-t-il dit en accusant ce groupe d'utiliser les civils comme "boucliers humains".
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), "des combats ont lieu à quatre points dans l'est de la vieille ville, où les FDS sont confrontées à la densité de la population civile et aux bombes posées par l'EI".
Dans le même temps, la coalition a mené de nouveaux raids aériens sur d'autres quartiers de Raqa, selon la même source.
"La véritable bataille a commencé aujourd'hui", a dit Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'OSDH. "Le plus grand défi pour les FDS est de pouvoir ouvrir des corridors sécurisés pour évacuer les civils".
Selon les estimations, il resterait environ 100.000 civils à Raqa dont l'EI s'est emparé en 2014 avant d'en faire sa capitale de facto en Syrie. Et selon la coalition, quelque 2.500 jihadistes la défendent.
Les FDS sont parvenues en outre à reprendre totalement le quartier al-Senaa, aux portes du centre-ville.
Mais maintenant que les FDS se rapprochent du centre de Raqa, les craintes augmentent pour la population civile. "Ils sont désormais dans la Vieille ville, donc dans une zone beaucoup plus densément peuplée", souligne Houssam Issa, militant du collectif Raqa est massacrée en silence. "On aura peut-être des centaines de victimes", a-t-il dit à l'AFP.
L'offensive pour "libérer" Raqa, devenue tristement célèbre pour les atrocités commises par l'EI, a été lancée par les FDS le 5 novembre.
La chute de la ville, même si elle constituerait un sérieux revers pour l'EI, ne signifierait pas pour autant la fin du groupe jihadiste en Syrie.
L'EI contrôle encore des secteurs de la province de Raqa, la grande majorité de la celle voisine de Deir Ezzor (est), et il est également présent dans les provinces centrales de Homs et Hama ainsi qu'à Hassaké (nord-est).
En Irak, les forces armées avancent lentement dans le dernier secteur de la vieille ville de Mossoul où sont acculés les jihadistes qui y multipliant les attentats suicide.
Dans un tweet, Brett McGurk a indiqué que "les terroristes de l'EI" contrôlaient "moins d'un km carré à Mossoul", deuxième ville d'Irak dévastée par les combats.
Les commandants irakiens sur le terrain ont dit s'attendre à une "victoire" dans les prochains jours, alors que des milliers de civils fuient le Vieux Mossoul.
La perte de la deuxième ville d'Irak, conquise par l'EI en 2014, ne sonnerait pas non plus le glas de l'EI dans ce pays, où il contrôle encore plusieurs régions.


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