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Une grève qui n'a donc de limites que les frontières du pays s'annonce, à la défaveur des nombreux et néanmoins cruciaux chantiers nationaux où les ingénieurs constituent la cheville ouvrière. "?C'est la paralysie à tous les étages?", commente cet analyste attentif du mouvement de protestation observé, depuis déjà deux ans, par l'UNIM. Cette grève de 48 heures intervient presque un mois après une autre de 24 heures observée, fin mai 2010, par le commun des ingénieurs. "?Si notre grève n'amène pas le gouvernement à revoir ses cartes, eh bien, nous allons inventer d'autres formes de protestation encore plus déterminantes?", avait menacé le secrétaire général de l'UNIM, Abdellah Saâidi, lors d'une conférence de presse le 25 mai 2010 au même jour de la grève de 24 heures. "?Cela fait deux ans que nous revendiquons un dialogue sérieux et responsable avec le gouvernement, en vain?", avait déploré le premier responsable de l'UNIM, s'étonnant du fait que, de toutes les élites de la Fonction publique, celle des ingénieurs ait été étrangement restée à la traîne. Les revendications se résument principalement à la valorisation matérielle et morale des professionnels du secteur, sachant que les salaires des ingénieurs sont en bas de l'échelle. "?Comment expliquer que, aujourd'hui, un ingénieur d'Etat débutant touche 6300 dirhams et celui, en fin de carrière, termine à 12.000 dirhams???", s'interroge le SG de l'UNIM, perplexe. Une réalité que nombre d'ingénieurs estiment anachronique, du moins quand on s'aperçoit que ce sont ces ingénieurs mêmes qui représentent la pièce maîtresse de ce nouveau Maroc où les pelleteuses fonctionnent à plein régime et où la fièvre des chantiers et des grands projets structurants fait affoler le mercure.
Au-delà des revendications salariales, le statut de l'ingénieur est jugé obsolète et appellerait une révision de fond en comble de ses dispositions. A commencer par la question des promotions. "?On ne comprend pas pourquoi les promotions se font ailleurs tous les deux ans, alors que les ingénieurs n'y ont droit que tous les trois ans?", s'indigne cet autre responsable au bureau national de l'UNIM, estimant que "?le statut de l'ingénieur est l'un des plus complexes au Maroc?". Cette injustice, explique-t-il, affecte profondément le moral des ingénieurs qui, comble du paradoxe, seraient ce qu'il a appelé "?les nouveaux orphelins de ce Maroc en mouvement?". Au fait, les discours cacheraient, à en croire cet autre professionnel du secteur, des pratiques méprisantes à l'égard du métier d'ingénieur. "?Au moment où l'Etat annonçait en grande pompe le projet de formation de 10.000 ingénieurs par an, il montre des réticences incompréhensibles quant à la mise à niveau matérielle et statutaire de la profession?", relève-t-il. "?Cette situation risque de porter les ingénieurs à réfléchir à d'autres pistes que celle de la Fonction publique?", a-t-il mis en garde. Mise en garde que les ingénieurs traduisent aujourd'hui sur le terrain par cette grève de 48 heures. "?Et si cela s'avère insuffisant, nous nous réservons le droit de passer à d'autres formes de contestation pour faire valoir nos revendications?", a conclu le SG de l'UNIM.