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Les chanteurs-compositeurs Caetano Veloso, Chico Buarque, Gilberto Gil, Djavan, Milton Nascimento et Roberto Carlos s’insurgent contre un recours présenté à la Cour suprême par l’Association des éditeurs de livres qui demande à supprimer deux articles du code civil jugés inconstitutionnels. D’après ces articles, la divulgation d’écrits et l’usage de l’image d’une personne peuvent être interdits par cette personne si cela blesse son honneur ou si cela est réalisé à des fins commerciales.
“Nous ne luttons pas pour une cause corporative. Nous luttons pour le droit de la société de connaître son histoire et ses personnages”, a déclaré à l’AFP Fernando Moraes, auteur célèbre de biographies - comme la vie de la communiste allemande d’origine juive Olga Benario, livrée au régime nazi par le Brésil, ou sur cinq Cubains arrêtés pour espionnage aux Etats-Unis - qui a apporté son soutien à la cause des éditeurs.
Historiques défenseurs des libertés et poursuivis sous le régime militaire, les chanteurs clament sur la page Facebook de leur groupe “Cherchez à savoir”, dirigé par Paula Lavigne, ex-femme de Caetano Veloso, qu’ils ne défendent pas la “censure” mais une “alternative” qui rémunère les “personnes +biographées+ et ne viole pas leur vie privée”. Gilberto Gil, ex-ministre de la Culture du président Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010) a critiqué récemment les biographies qui sont devenues des “actifs commerciaux” et “des spectacles médiatiques”.
Quant à Chico Buarque de Hollanda, également auteur de romans à succès, il a critiqué les biographies écrites sans sources sûres. L’Association nationale des journaux (ANJ) est montée au créneau pour défendre les éditeurs : “Cela nous touche, si quelqu’un peut interdire à l’avance une biographie pour protéger son intimité, cela peut aller jusqu’aux médias”, a déclaré à l’AFP Ricardo Pedreira, directeur de l’ANJ.
La Cour suprême se réunira en novembre lors d’une audience publique pour débattre de la question. Son président, Joaquim Barbosa, s’est déjà déclaré pour “la liberté totale de publication”, soulignant que celui qui cause des dommages est passible de poursuites. Le chanteur le plus populaire du Brésil, Roberto Carlos, a réussi depuis des années à interdire la publication d’une biographie non autorisée sur lui.