A la faveur d'une offensive lancée la semaine dernière, les forces favorables au président en exil Abd Rabbo Mansour Hadi contrôlent désormais la majorité d'Aden et tentent de déloger les insurgés chiites Houthis de leurs dernières poches de résistance dans le nord de cette capitale du Sud, selon des sources militaires.
Les Houthis pro-iraniens, soutenus par des unités de l'armée restées fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh, se sont emparés depuis juillet 2014 de larges pans du territoire yéménite dont la capitale Sanaa en janvier dernier. Ils ont ensuite pris pied à Aden, poussant M. Hadi à fuir en Arabie saoudite voisine.
Celle-ci, affirmant vouloir empêcher les Houthis de prendre le contrôle total du pays, a pris la tête d'une coalition d'Etats arabes qui depuis le 26 mars bombarde par les airs les Houthis, réduisant au fil des mois leurs capacités militaires et coupant leurs lignes de ravitaillement, selon des sources militaires.
Outre ce soutien aérien crucial, des renforts d'anciens soldats sudistes armés et entraînés par Ryad ont aidé dans leur offensive à Aden les forces pro-Hadi, une coalition de combattants anti-rebelles nommée "Résistance populaire".
Mercredi, les forces progouvernementales ont repris le palais présidentiel où M. Hadi s'était réfugié avant son exil saoudien, selon une source proche de la "Résistance populaire". Trente rebelles seraient morts dans les combats.
L'aéroport d'Aden, l'un des premiers secteurs reconquis par les forces pro-Hadi, a en outre rouvert avec l'atterrissage d'un avion militaire saoudien, le premier appareil à s'y poser depuis le début du conflit.
Le conflit au Yémen a fait depuis mars 3.640 morts, dont près de la moitié de civils, selon des organisations relevant de l'ONU. Et 80% de la population -soit 21 millions de personnes- ont besoin d'aide ou de protection, et plus de 10 millions ont du mal à se nourrir ou à trouver de l'eau. La veille, un premier navire chargé d'aide humanitaire et affrété par l'ONU a accosté au port d'Aden. Le même jour, une cargaison d'aide médicale des Emirats arabes unis, membres de la coalition arabe, a suivi.
Plusieurs membres du gouvernement yéménite en exil sont rentrés la semaine dernière à Aden après l'annonce par les autorités de la "libération" de la ville.
Ces derniers jours, la balance a pour la première fois penché en faveur des pro-Hadi, qui avaient peiné auparavant à stopper la progression de rebelles mieux armés.
Selon lui, 1.500 ex-soldats sudistes sont arrivés en renforts à Aden après avoir été entraînés en Arabie saoudite et leurs armes lourdes ont fait toute la différence. Mais pour sécuriser entièrement la ville, les pro-Hadi ont besoin de déloger les rebelles des provinces voisines de Lahj et Abyane, selon M. Mathhadi.