Ces militants basés près de Milan, au nord de l'Italie, seraient associés à Abou Nassim, un Tunisien de 47 ans qui a vécu dans le pays pendant sa jeunesse puis a ensuite combattu en Afghanistan et en Syrie avant de devenir un commandant de l'EI en Libye en 2014.
L'Italie, en niveau d'alerte élevé face à la menace jihadiste, craint que des combattants de l'EI venus de Syrte ne traversent la Méditerranée sur des bateaux de migrants, en vue de mener des attaques de "loups solitaires" dans le pays.
Les expulsions d'étrangers soupçonnés de radicalisation se sont multipliées ces dernières semaines.
Par ailleurs, les forces du gouvernement libyen d'union nationale (GNA) ont gagné du terrain dimanche à Syrte face aux jihadistes du groupe Etat islamique (EI) retranchés dans les derniers quartiers qu'ils contrôlent en bord de mer.
Ville natale de l'ex-dictateur libyen Mouammar Kadhafi, Syrte était tombée aux mains de l'EI en juin 2015, la communauté internationale s'inquiétant de voir une base de l'organisation extrémiste à quelques 300 kilomètres des côtes européennes.
Les forces du GNA basé à Tripoli ont lancé le 12 mai une offensive pour reprendre ce principal fief de l'EI situé dans le centre-nord de la Libye. Elles y ont pénétré le 9 juin mais ont stagné pendant des semaines à cause des contre-attaques jihadistes.
Aidées par des bombardements aériens des Etats-Unis depuis le 1er août, elles ont enregistré d'importants succès ces derniers jours en chassant les jihadistes de leur QG, au centre-ville, de l'université puis du bâtiment de la radio.
Dimanche, les combattants du GNA ont pris le contrôle des immeubles dits des "1.000 unités de logement", a annoncé le centre de presse des forces loyalistes.
Cette zone regroupe des immeubles construits avant la chute en 2011 du régime du dictateur Mouammar Kadhafi pour pallier la crise du logement.
Elle se trouve surtout en bordure du quartier dit "numéro deux" où les jihadistes se sont repliés, mais vers lequel "les forces du GNA progressent". Armés de mitrailleuses et d'armes légères, les pro-GNA poursuivent également leur offensive vers "le quartier numéro 3", une zone résidentielle proche de la mer, dans le nord de Syrte, toujours tenue par l'EI, ont constaté des reporters de l'AFP sur place.
De son côté, le général Mohamad al-Ghassri, porte-parole des forces progouvernementales, a indiqué dimanche à l'AFP que "l'emprise de l'EI sur Syrte se résumait désormais à un seul secteur, le quartier résidentiel n°1 situé en plein coeur du centre-ville. Les deux autres secteurs, les quartiers n°2 (ouest) et n°3 (est), sont actuellement des zones de combats".
La reprise du QG des jihadistes situé dans le centre Ouagadougou, un imposant bâtiment érigé par Kadhafi pour accueillir sommets et conférences, a dynamisé les forces loyalistes.
Aujourd'hui, l'intérieur du complexe est ravagé par les destructions -impacts de balles, plafonds crevés et vitres brisées.
Les forces progouvernementales s'affairent, elles, à effacer des slogans à la gloire de l'EI inscrits sur les murs du centre de conférences et de l'université.
Plus de 300 combattants progouvernementaux ont péri et plus de 1.800 ont été blessés depuis le début de l'offensive pour reprendre Syrte, selon un bilan officiel. Aucun bilan sur le nombre de jihadistes tués n'a été fourni.