Un fils de gendarme se permet tout dans le monde rural. Il peut aller jusqu’à tabasser les citoyens sur la voie publique. Et parfois même sous les yeux des gens qui sont censés représenter la loi et protéger les citoyens. C’est ce qui est arrivé, le 5 juin courant à Taznakht, province d’Ouarzazate. Le fils d’un responsable de la gendarmerie locale a asséné des coups de matraque sur la tête et l’épaule d’un jeune homme (30 ans), au point que la victime est tombée par terre. L’incident a eu lieu en présence du père, adjudant de la gendarmerie et d’un autre élément, qui n’ont rien fait ni pour éviter l’agression ni pour arrêter l’agresseur. La victime a été évacuée à l’hôpital provincial de Ouarzazate. Les faits : dimanche soir, alors que l’agresseur circulait à bord de la voiture de son père, il a heurté le pied droit de la victime, Youssef D, vers 21H00, mais sans gravité. S’en est suivi un échange verbal, à travers lequel les citoyens ont encore une fois subi la fameuse rengaine :«Vous ne savez pas à qui vous avez affaire ?» Le chauffard est allé chercher son père, venu avec un autre élément, et les propos acerbes se transforment en une agression physique au vu et au su des gendarmes. Un coup sur l’épaule, puis un autre sur la tête, la victime est mise à terre. Les citoyens, témoins de cette «hogra» , sont restés bouche bée. «Heurter un piéton même sans gravité demande à la rigueur des excuses, et le problème est fini, mais ce chauffard, de par la fonction paternelle dans une zone où la gendarmerie fait encore peur aux citoyens, demandait peut-être le contraire », explique sur un ton amer, un témoin de l’incident.
Le pire est que les deux gendarmes, témoins de l’agression, au lieu de faire correctement leur travail, essayaient de faire comprendre à la victime qu’elle est responsable de tout ce qui lui est arrivé. Ce n’est pas la première fois que cela survient à Taznakht. Au mois d’avril 2010, le frère du président du conseil municipal avait heurté un petit enfant lors d’un sit-in de protestation devant le siège de la municipalité et giflé le père de l’enfant…Il est toujours en liberté et le dossier traîne dans les dédales du tribunal de Ouarzazate !
Cette fois que l’agresseur est arrêté, la famille de la victime estime que le dossier doit suivre son cours normal sans intervention ni pression.