Les eurosceptiques et les europhiles britanniques au coude-à-coude quant au Brexit

Le président du Conseil européen Donald Tusk a appelé l'UE à abandonner “les rêves utopiques” d'une totale intégration


Vendredi 3 Juin 2016

Les eurosceptiques et les europhiles britanniques au coude-à-coude quant au Brexit
A trois semaines du référendum appelant les citoyens britanniques à décider de leur maintien ou non dans l'UE les Britanniques favorables au maintien de leur pays dans l'Union européenne et les partisans d'un Brexit sont donnés au coude-à-coude, selon les résultats d'un dernier sondage.
Ainsi d'après les données d'une enquête menée par l'institut YouGov, les deux camps sont à égalité à 41% des intentions de vote pour le référendum du 23 juin. Les indécis représentent 13% et les abstentionnistes 4%.
Le précédent sondage YouGov, les 23 et 24 mai, donnait des résultats identiques. La majorité écrasante des artistes, des célébrités, des chefs d'entreprises, des chercheurs scientifiques et des anciens généraux britanniques ont plaidé pour le maintien de Londres dans l'UE, mettant en garde contre les risques politiques, économiques et sécuritaires d'un Brexit.
Un accord conclu par le Premier ministre David Cameron avec les partenaires européens avait offert au Royaume-Uni des garanties qu'il ne rejoindrait jamais l'euro, qu'il ne ferait jamais partie d'un "super-Etat" européen, que les allocations sociales seraient limitées pour les travailleurs européens installés dans le pays, et que la supervision des banques britanniques sera effectuée par la Banque d'Angleterre.
Toutefois, les eurosceptiques britanniques disent qu'une sortie de l’UE réduirait le fardeau réglementaire et permettrait au pays de récupérer le contrôle de ses frontières pour limiter l’immigration, dont plus de la moitié provient de l’UE, en particulier des pays de l'Europe de l'Est.
 Le président du Conseil européen Donald Tusk a appelé l'UE à abandonner "les rêves utopiques" d'une totale intégration pour mieux se concentrer sur le combat des eurosceptiques, trois semaines avant le référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'UE.
Pour "éviter le scénario du triomphe des forces politiques anti-libérales et eurosceptiques", Tusk a estimé qu'il fallait abandonner "les rêves utopiques et s'attaquer à des activités pratiques, comme par exemple renforcer les frontières externes de l'UE et compléter l'Union bancaire".
Le Polonais Tusk, qui préside les réunions des chefs d'Etat et de gouvernement lors des sommets à Bruxelles, s'exprimait mercredi dans un discours lors d'un forum organisé dans la capitale belge et européenne par une fédération patronale de l'UE.
"Forcer les visions lyriques et en réalité naïves d'un enthousiasme européen -peu importe la bonne volonté de leurs partisans-, n'est pas une réponse appropriée à nos problèmes", a-t-il martelé.
"Premièrement parce que ce n'est simplement pas possible et deuxièmement parce que, paradoxalement, promouvoir ces dernières conduit seulement à renforcer l'euroscepticisme, et pas seulement au Royaume-Uni", a-t-il ajouté.
Dans un entretien paru sur le site Internet de l'hebdomadaire allemand Der Spiegel mardi, le prédident de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, avait eu des propos dans la même veine.
"Je pense que trop d'Europe tuera l'Europe à la fin. Mais, il est également vrai que trop peu d'Europe tuerait l'Europe", a-t-il dit. Une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne pose plus de risques en termes économique et politique que l'élection à la présidence américaine du candidat républicain Donald Trump, a estimé mercredi le président du directoire du groupe bancaire mutualiste BPCE.
"Cela amènerait des questions importantes sur l'intégrité de l'Union européenne et de la zone euro", poursuit le banquier. "Je ne sais pas si la réponse politique est prête."
Pour le patron de BPCE, une victoire du Brexit pourrait aussi créer un climat plus favorable à l'élection de Donald Trump, accusé de populisme par ses détracteurs. "Il se peut que le Brexit accroisse les chances de Trump d'une certaine manière, et donc je commence par souhaiter que le Royaume-Uni reste."
Même si la réaction naturelle attendue ou prévisible des pays de l'Union en cas de Brexit serait de renforcer leur intégration, le contexte politique en Europe, avec des élections en France et en Allemagne en 2017, rend impossible toute certitude en la matière, estime-t-on.


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