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Les empreintes digitales, des preuves pas si fiables pour la police scientifiqueMaxisciences
Jeudi 1 Mai 2014
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Et si les empreintes digitales n’étaient pas aussi uniques qu’on ne le pense ? Au niveau de leurs extrémités, nos doigts sont parcourus de fins plis et de crêtes formant ce qu’on appelle des dermatoglyphes. Ce sont ces dessins que l’on aperçoit quand on appose son empreinte digitale quelque part. Mais d’une personne à l’autre, ces dessins vont être très variables, leur donnant un caractère quasiment unique. C’est pourquoi les empreintes digitales constituent depuis plusieurs années un outil clé pour identifier les individus en médecine légale et dans la police scientifique. Trouver des empreintes sur une scène de crime peut ainsi constituer une preuve majeure pour déterminer ce qui s’est passé. Pourtant, un expert affirme aujourd’hui que ce système ne serait pas aussi fiable qu’on le pense. En effet, les empreintes ne seraient pas aussi uniques qu’espérées. Selon les estimations couramment admises, la probabilité que deux personnes aient la même empreinte digitale est de 1 sur 10 puissance 14. Un taux très faible à l’échelle de la population humaine. Mais Mike Silverman, l’homme qui a introduit le premier système de détection automatique des empreintes digitales à la Metropolitan Police, explique que l’étude des empreintes est loin d’être parfaite car elle subit divers facteurs qui jouent sur son efficacité. «Deux empreintes digitales ne sont jamais exactement semblables dans le moindre détail; même deux impressions réalisées immédiatement l’une après l’autre avec le même doigt ne le sont pas», a indiqué Silverman repris par Red Orbit. «Et l’empreinte digitale n’est souvent pas parfaite, particulièrement sur une scène de crime. Elle peut être sale ou tachée. Il y a toute sorte de choses qui réduisent la précision». «Les empreintes digitales de toute la population n’ont pas été enregistrées, donc c’est impossible de prouver qu’aucune n’est identique à une autre», a-t-il poursuivi. D’autres facteurs comme des maladies de peau peuvent également affecter le caractère unique des empreintes, en les rendant plus lisses. De plus, la peau des personnes âgées étant moins élastique, leurs traces peuvent paraître moins nettes. Les membres d’une famille peuvent également partager des motifs similaires. Pour toutes ces raisons, les empreintes digitales sont bien moins fiables que certains ne le pensent, a souligné Silverman, et surtout que certaines émissions télévisées ne le laissent suggérer. «[Dans la réalité], il faut un examinateur expert pour déterminer si l’empreinte relevée sur une scène de crime et l’empreinte prise sur un sujet sont susceptibles de provenir du même doigt», a précisé le spécialiste au Telegraph. Pour comparer deux empreintes, les experts et les logiciels se concentrent sur plus d’une centaine de points caractéristiques. Si au moins 10 de ces points apparaissent semblables, les deux empreintes peuvent être associées. Néanmoins, comme l’a relevé Silverman, les exemples ne manquent pas pour illustrer les erreurs judiciaires qui peuvent être commises en ne se basant que sur les empreintes digitales. Un autre facteur crucial d’après l’expert est l’erreur humaine. Une étude menée par des chercheurs de la Southampton University et citée par Red Orbit, a montré que deux-tiers des experts qui se sont vus présenter, sans le savoir, la même série d’empreintes à deux reprises ont abouti à une conclusion différente la seconde fois qu’elle leur a été montrée. Une variabilité qui réduirait encore la précision du procédé. Si les techniques d’étude et de révélation des empreintes digitales se sont perfectionnées, elles seraient donc loin de suffire pour identifier l’auteur d’un crime. Au cours des dernières décennies, les enquêteurs ont toutefois ajouté de nouvelles cordes à leur arc, avec notamment l’arrivée des analyses ADN.
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