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Shorts et tongs ne sont pas autorisés
Pour le lancement officiel de cette campagne exceptionnelle, le gouvernement avait organisé un défilé de mode mercredi à Tokyo, où la température était plutôt frisquette, et les réactions n'ont pas tardé sur le site de microblogs Twitter. «Retirez son costume à un salaryman et il continue malgré tout à ressembler à un salaryman», a commenté mister_tim. «Le Japon lance Super Cool Biz pour s'habiller plus léger et économiser l'énergie au bureau. Mais les gens se plaignent qu'il fait trop froid. Vous n'avez qu'à enfiler cette foutue veste!», a ironisé Kanetaka Maki, chercheur dans une université.
Depuis le 11 mars, la production d'électricité a chuté dans la région de Tokyo, où vivent et travaillent quelque 35 millions de personnes. Les lumières des vitrines ont été réduites la nuit, les sièges des toilettes et l'eau des douchettes intimes ne sont plus chauffés, et les couloirs des immeubles de bureau n'utilisent plus qu'une ampoule sur deux. «Super Cool Biz» encourage les entreprises et les bâtiments publics à régler la température des climatiseurs à 28 degrés Celsius. En échange, les employés sont invités à porter des jeans ou des pantalons en toile légère, des T-shirts ou des polos. En revanche, les shorts et les tongs ne sont pas autorisés.
Les «salarymen» oseront-ils aller travailler en jean?
Le gouvernement de la préfecture d'Iwate, dévastée par le tsunami, a décidé pour sa part de ne pas accepter les jeans, afin de ne pas «incommoder» les visiteurs, a rapporté l'agence de presse Kyodo. Mais les habitudes ont la vie dure au Japon et on ignore si beaucoup de «salarymen» oseront ainsi se balader en bras de chemise. Chaque été, nombreux sont les employés qui cachent une cravate et une veste dans leur sacoche et s'empressent de les enfiler avant d'aller voir des clients ou d'entrer au bureau. A l'issue de la première campagne «Cool Biz» en octobre 2005, le ministère de l'Environnement avait annoncé que 460.000 tonnes de CO2 avaient ainsi été économisées, soit l'équivalent des émissions d'environ un million de foyers en un mois.