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La crise est devenue une réalité dans tous les domaines et à tous les niveaux. Si certains secteurs ont été gravement touchés par cette crise, d’autres en ont tiré profit. En effet, l’impact de la crise économique et financière mondiale se impacte clairement la balance commerciale marocaine. Selon les dernières notes d’informations du HCP, le solde extérieur sur biens et services a été affecté à cause de la baisse des exportations de biens et services en volume de 1,1% et la hausse des importations de 10,9%. Cette baisse des exportations a trouvé son explication, entre autres, dans la diminution des exportations des phosphates et autres produits miniers de 32,7% et des agrumes et légumes de 23% et 63% respectivement.
Les quatre premiers mois de l’année en cours ont été marqués par un repli des ventes des phosphates et dérivés de 62% par rapport à la même période en 2008 et de 15% par rapport à 2007 selon le ministère des Finances.
Avec un total de 5,3 milliards de dirhams, les exportations totales de marchandises se sont ainsi établies à 14,5%.
Les exportations du phosphate brut ont baissé de 57%, suite à un fort repli des quantités livrées (-66%). Cette baisse a été compensée en partie par une hausse du cours moyen de la tonne exportée (+28%).
Les exportations de l’acide phosphorique et des engrais naturels et chimiques, ont régressé également de 52% et 77%, suite à la baisse des quantités livrées (-29% et 56% respectivement) et des cours moyens (-32% et 48% respectivement). Cette évolution s’est accompagnée par un net repli des importations de soufre brut de 81% en valeur et de 80% en volume. Il en résulte que ce secteur a été gravement touché par la crise sachant que la faible demande de phosphate brut a engendré une forte baisse de leur prix de 73% par rapport au prix de septembre dernier.
Quant aux exportations des agrumes, des tomates et des légumes frais, elles ont respectivement chuté de 29%, 23% et 63%, à cause, notamment, d’une régression des quantités livrées. De même que les exportations des crustacés, mollusques et coquillages se sont repliées de 44%, du fait d’un recul simultané du volume expédié et du prix moyen. Rappelons que le Maroc a réalisé une bonne récolte céréalière, qui atteindrait un record de 102 millions de quintaux, soit le double d’une campagne moyenne comme celle de 2008.
En ce qui concerne les importations marocaines, le ministre des Finances a souligné que ces dernières, notamment celles des produits énergétiques et alimentaires, ont enregistré des baisses de 36% et 25% respectivement, en glissement annuel, suite au repli des cours mondiaux des matières premières sur la même période. La facture pétrolière a diminué de 64% par rapport aux quatre premiers mois de 2008, pour s’établir à 3,8 milliards de dirhams, suite au repli de 28% du volume importé et de 50% du cours moyen de la tonne. En revanche, les importations du gasoils et fuel ont augmenté de 10%, sous l’effet combiné d’une hausse des quantités importées de 88% et d’une baisse du cours moyen de 41%. Ainsi, les prix du pétrole se sont inscrits en forte hausse pour atteindre 68 dollars début juin, après sept mois, suite notamment au repli du dollar et à la reprise des marchés boursiers.
De son côté, la facture alimentaire a été allégée, grâce notamment au recul de moitié des importations céréalières. En particulier, les achats de blé ont diminué de 55%, suite à la baisse du volume importé de 35% et du prix moyen de 31%. Outre la réinstauration de la protection tarifaire en début juin, un prix de référence de 270 dirhams le quintal a été retenu pour la commercialisation du blé tendre national, niveau plus élevé que les cours actuellement en vigueur sur le marché international.
Par ailleurs, les importations des huiles végétales brutes se sont inclinées de 26%, suite à la diminution du volume importé (-5%) et au repli du prix moyen de la tonne (-22%).
Toutefois, la forte remontée des cours mondiaux des graines oléagineuses depuis début mars pourrait se traduire par un renchérissement des importations.
En revanche, les achats de sucre ont presque doublé à fin avril en raison de la hausse simultanée du volume (+50%) et du prix moyen de la tonne importée (+26%). Cette évolution pourrait s’accentuer en raison d’un déficit persistant sur le marché mondial du sucre, combiné à une diminution prévue de la production nationale de la betterave sucrière (-15% par rapport à l’année précédente) à cause des inondations dans la région du Gharb. Malgré la baisse des factures alimentaires et énergiques, la balance commerciale marocaine reste toujours déficitaire.