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Le Fonds mondial a fait part à plusieurs reprises de sa difficulté à mobiliser les pays donateurs à hauteur des besoins mondiaux de la lutte contre le VIH, une situation qui s'est aggravée depuis la crise financière: «On ne peut que s'inquiéter de constater que les millions de personnes victimes de ces maladies mortelles courent aujourd'hui le danger de payer le prix de la crise financière mondiale», a déclaré le directeur exécutif du Fonds mondial, Michel Kazatchkine. Plusieurs millions de personnes dépendent des ressources du Fonds mondial pour rester en vie et en bonne santé et celui-ci redoublera d'efforts pour accroître le financement disponible pour continuer à intensifier les interventions de lutte contre le VIH.
Le nouveau mécanisme prévu par le Fonds devrait permettre de continuer à financer les projets déjà lancés. Sont admissibles les candidats bénéficiant déjà de subventions du Fonds mondial, dont les programmes risquent d'être interrompus entre le 1er janvier 2012 et le 31 mars 2014. Même si elle est préoccupée, l'équipe du Fonds mondial veut croire en cette évolution: «Ensemble, la stratégie quinquennale et le plan de transformation adoptés lors de la réunion engagent le Fonds mondial à évoluer vers un nouveau modèle de financement axé sur des investissements stratégiques en faveur de pays, de populations et d'interventions dont on estime qu'ils auront un impact réel et un excellent rapport coût-efficacité, a déclaré Simon Bland, le président du Conseil d'administration. (...) Ce faisant, je pense que le Fonds mondial a entamé sa mutation: d'institution de financement de situations d'urgence cherchant à permettre aux pays de combattre des pandémies galopantes - rôle qu'il a parfaitement tenu jusqu'à présent -, il deviendra un bailleur de fonds pérenne et efficace soutenant les efforts mondiaux de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme pour, au final, remporter ce combat».
Et le Maroc dans tout cela ? Il a soumis une demande de financement en août 2010 à hauteur de 43 millions de dollars, qui a été acceptée en novembre 2011. Mais il risque aussi de subir de sérieuses coupes dans sa proposition, ce qui compromettra sérieusement ses programmes de lutte contre le sida dans le pays, le FM finançant au Maroc plus de 50% de ses programmes. D’ailleurs en réaction à cette nouvelle situation, l’Association de lutte contre le sida (ALCS) a publié avec la Coalition internationale pour la préparation aux traitements (l’ITPC Afrique du Nord) et le Civil society action team (CSAT-MENA) un communiqué conjoint où les trois organisations dénoncent le désengagement des pays donateurs. Et dire que la Journée mondiale de lutte contre le sida devait être célébrée cette année sous le thème ambitieux «Objectif zéro : zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination, zéro décès lié au sida». Selon le communiqué, même des pays non concernés par le 11ème cycle comme le Maroc ne sont pas pour autant épargnés.
«Il est tout à fait envisageable que le Fonds monétaire revoie à la baisse des subventions déjà en cours, voire en arrête certaines à mi-parcours si la crise dure comme pour l’Argentine et la Russie. Cela a même été envisagé pour la Tunisie et la Jordanie ; mais nous l’avons évité de justesse grâce à notre mobilisation», souligne à cet effet Hakima Himmich, présidente de l’ALCS. Cette annulation vient contrecarrer les programmes déjà entrepris dans certains pays. C’est ce qui est rapporté d’ailleurs dans la déclaration de Nadia Rafif, coordinatrice de CSTA MENA : «Neuf pays de notre région avaient établi des plans pour améliorer leurs programmes de prévention et de traitement en prévision du soutien du Fonds mondial en 2012. Cette annulation signifie soit un retard des financements d’activité pourtant urgentes, soit tout simplement l’arrêt de certaines jusqu’au prochain cycle 2014 voire 2015».
En conclusion, les trois organisations appellent les pays de la région MENA et notamment le Maroc à augmenter progressivement la contribution de l’Etat dans les programmes de lutte contre le sida et à diversifier leurs sources de financement pour éviter toute dépendance vis-à-vis d’un bailleur ou un autre, ajoute le communiqué.