A 70 ans tout juste, l'ONU se révèle incapable de faire cesser une guerre qui dure depuis quatre ans et demi en Syrie. Elle a contraint à l'exode, au péril de leur vie, des centaines de milliers de personnes, mal accueillies par une Europe débordée et divisée.
Son secrétaire général Ban Ki-moon a convoqué une réunion spéciale sur la crise migratoire le 30 septembre. Il prévoit aussi de rassembler la veille les chefs de la diplomatie des cinq grandes puissances autour du médiateur de l'ONU en Syrie Staffan de Mistura.
La session annuelle de l'Assemblée générale de l'ONU (du 28 septembre au 3 octobre) sera précédée du premier discours du pape François aux Nations unies, vendredi, et d'un sommet sur le développement durable au cours du week-end.
Parmi les personnalités marquantes : le président russe Vladimir Poutine, acteur clé de la crise syrienne, qui n'est pas venu à l'ONU depuis dix ans, et la chancelière allemande Angela Merkel, au centre de la crise migratoire en Europe. Seront aussi présents, pour la première fois, le président chinois Xi Jinping et le cubain Raul Castro.
En prélude à cette grand-messe diplomatique, le pape François s'adressera vendredi matin à l'Assemblée pour prêcher la solidarité, le développement équitable et l'impératif écologique.
Dans l'après-midi, les chefs d'Etat et de gouvernement adopteront un plan d'action sur 15 ans (2015-2030) pour éliminer l'extrême pauvreté, améliorer la santé et l'éducation et limiter les dégâts du réchauffement climatique. Son succès dépendra en partie des résultats de la conférence climatique prévue en décembre à Paris. Discours à la tribune et rencontres bilatérales en coulisses devraient refléter l'urgence d'une solution politique en Syrie et dans d'autres conflits (Yémen, Soudan du Sud, Libye).
Washington et Moscou évoquent une possible rencontre entre Vladimir Poutine et le président américain Barack Obama. Alliée traditionnelle de Damas, la Russie vient d'avancer ses pions en Syrie en renforçant sa présence militaire, au grand dam de Washington.
Poutine plaide pour une vaste coalition, y compris avec l'armée syrienne, afin de combattre les jihadistes de l'Etat islamique (EI).
Son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov présidera le 30 septembre une session du Conseil de sécurité. Il devrait répéter à cette occasion qu'au lieu de chercher à chasser du pouvoir le président Bachar al-Assad, les Occidentaux devraient se concentrer sur la lutte contre le terrorisme et l'EI.
Une autre rencontre très attendue pourrait voir Barack Obama et le président iranien Hassan Rohani sceller d'une poignée de mains un accord nucléaire historique conclu en juillet avec Téhéran.
La Palestine, Etat observateur non membre à l'ONU, profitera de la présence de son président Mahmoud Abbas pour hisser fièrement son drapeau au fronton de l'institution. Un pied de nez au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, attendu lui aussi à New York pour l'Assemblée.
La multiplication des crises régionales en Afrique (Mali, Centrafrique, Soudan du Sud, RDCongo) a gonflé les effectifs des Casques bleus. Ils sont désormais plus de 100.000 dans 16 pays ou régions. Mais ils sont de plus en plus sollicités et menacés, et leur image est ternie par des scandales d'abus sexuels.
En marge de l'Assemblée, les Etats-Unis, principaux bailleurs de fonds du maintien de la paix, s'efforceront de convaincre les pays développés de déployer davantage leurs soldats dans les points chauds du globe.