Une rencontre organisée par la Chabiba ittihadia à Sidi Moumen
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Driss Lachguar : L’USFP s’engage à s’opposer à toute loi sur le droit de la grève visant à compromettre les acquis sociaux
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Nous en sommes à l’entame de la dernière étape avant d’en finir avec le dossier du Sahara pour nous consacrer entièrement au grand projet de développement
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Driss Lachguar préside la réunion du Conseil national de la Chabiba
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L’USFP exprime sa grande fierté de la teneur du Discours Royal prononcé à l’occasion du 49ème anniversaire de la glorieuse Marche Verte
Placée sous le thème : « Les dirigeants historiques de l’USFP et les causes nationales : de la lutte pour l’indépendance aux défis de l’unité territoriale », cette rencontre qui a eu lieu au Complexe culturel Abou Inan de Sidi Moumen a été animée par Fatiha Seddas, parlementaire et membre du Bureau politique et Kamal Hachoumy, enseignant-chercheur et membre du Bureau national, en présence notamment de Mohammed Mouhib, membre du Bureau politique de l’USFP, de Abdellah Saibari, secrétaire général de la Chabiba ittihadia et de jeunes des différentes sections de la Chabiba de la région de Casablanca-Settat.
A l’entame de cette rencontre, Said Akrdi, secrétaire de la section du parti et Abdelhak Haddani, secrétaire de la Chabiba de Sidi Moumen ont prononcé des allocutions dans lesquelles ils ont mis l’accent sur le dynamisme du parti et de la Chabiba à Sidi Moumen grâce à la politique d'ouverture au profit de la jeunesse.
Intervenant lors de cette rencontre, Fatiha Seddas a affirmé que le regretté Abderrahim Bouabid a pris part à la bataille de l'indépendance à la fin des années 1930 et dirigé la manifestation du 29 janvier 1944 au cours de laquelle plusieurs martyrs sont tombés sur le champ d’honneur. Il a été condamné à deux ans d'emprisonnement. Il a été également incarcéré à cause de sa position sur la question du Sahara marocain en septembre 1981. Il fut, selon elle, l'un des plus ardents défenseurs de l’édification de l'Etat marocain sur la base de la liberté, de la dignité et de la démocratie, et il a joué un rôle majeur dans toutes les grandes étapes marquantes de l’histoire de notre pays avant et après l'indépendance du Royaume, à la fois en tant que négociateur avec le colonisateur français et comme vice-président du gouvernement et ministre de l’Economie et des Finances du gouvernement Abdellah Ibrahim (1958-1960). « Il fut un modèle de sacrifice et de dévouement aux idéaux du peuple que sont la liberté, la démocratie et la justice sociale », a-t-elle souligné, tout en affirmant qu’Abderrahim Bouabid n'a jamais cherché à occuper un poste de responsabilité, mais il en a décliné plusieurs comme ce fut le cas en 1960 après le limogeage d’Abdellah Ibrahim et l'investiture d'un nouveau gouvernement dirigé par Feu S.M le Roi Mohammed V et Feu S.M Hassan II alors Prince Héritier en tant que vice-président du gouvernement. Et malgré l’insistance de ces deux derniers, les Ittihadis avaient refusé de participer à ce gouvernement et Abderrahim Bouabid a décliné l’offre de prendre en charge le ministère des Affaires étrangères.
Fatiha Seddas a rappelé, à ce propos, la célèbre phrase du leader ittihadi dite à S.M le Roi Hassan II « Je ne suis pas un politicien qui convoite des postes de responsabilité».
Pour sa part, Kamal Hachoumi a affirmé que la question du Sahara marocain a été centrale dans le parcours politique d’Abderrahim Bouabid, tout en soulignant qu’il fut l'un des premiers dirigeants politiques marocains à ne pas être adepte, lors des années 1960, de la soi-disant marocanité de la Mauritanie.
Kamal Hachoumi a également mis l’accent sur l’engagement du leader ittihadi en faveur de la défense de la cause nationale précisant que malgré la répression et la confrontation politique avec l'Etat, il n’a pas hésité à prendre la défense de la marocanité du Sahara au nom de l'Etat marocain.
Il a même été jeté en prison lorsqu'il avait catégoriquement refusé la proposition d'organiser un référendum au Sahara marocain soumise au Sommet de Nairobi en 1981 sans que cette initiative n’ait été adoptée par le peuple marocain par voie référendaire. Durant son procès, Abderrahim Bouabid a déclaré devant le juge du tribunal de Rabat avant le prononcé du jugement : « Mon Dieu, je préfère la prison que de garder le silence et de ne pas dire mon opinion sur une cause nationale vitale ».
Il a pris une position claire et audacieuse sur l’affaire du Sahara en rejetant l’inscription de cette affaire à la demande du Maroc sur la liste des territoires non-autonomes à l’ONU durant les années 60 du siècle passé. Ce fut pour lui, l’une des premières erreurs commises dans l'approche concernant le dossier du Sahara.
Selon Kamal Hachoumi, Abderrahim Bouabid s’était montré réticent à l’organisation de la Marche Verte, car il était favorable à la libération du Sahara marocain par un mouvement populaire, tout en rappelant le fameux communiqué du Comité central de l’USFP qui avait tenu une réunion historique le 4 avril 1976 à Béni-Mellal. Dans ce communiqué, le parti de la Rose avait formulé une proposition audacieuse d’octroi de l’autonomie aux provinces marocaines du Sud, ce qui avait attiré sur l’homme et le parti des réactions violentes allant jusqu’à les accuser de trahison. La proposition du parti était fondée sur le fait que le Sahara a des caractéristiques culturelles et tribales qui imposent à l'Etat marocain une forme différente de traitement politique. L’on peut dire, selon l’intervenant, que cette proposition peut être considérée comme une première attention accordée au concept de régionalisme au Maroc par cet authentique dirigeant politique marocain.