Le but de Gisèle Sapiro est donc de s’opposer aux thèses qui affirment que la mondialisation permet un formidable échanges de culture et de connaissances où chacun serait gagnant, que la "globalisation éditoriale" permettrait un dialogue des cultures, une bienheureuse ouverture à l’autre. À cette thèse, qu’elle présente comme "l’approche culturaliste", elle oppose une vision reposant sur une différenciation selon les pays et sur des rapports de force inégaux entre les cultures. Certains trouveront cependant l’opposition forcée. Était-il nécessaire de caricaturer à ce point la position adverse (qui n’existe guère, en tout cas sous cette forme) pour imposer un point de vue dont l’originalité ne semble pas si grande. Gisèle Sapiro affirme ainsi que "depuis la fin des années 1980, la "globalisation" est souvent présentée comme un processus appelé à favoriser les échanges entre cultures, le "métissage", l'"hybridation". "Il nous semble au contraire que les dangers de l’uniformisation culturelle est soulignée partout et fait partie de la doxa : comment comprendre autrement l’extraordinaire écho dont a bénéficié la prise de position de Jean-Noël Jeanneney appelant à la création d’une bibliothèque numérique européenne pour éviter le monopole de la diffusion de la culture anglo-saxonne ? La lutte pour la préservation de la diversité des langues dans le monde? Les politiques gouvernementales en faveur de la production culturelle locale?
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«Les contradictions de la globalisation éditoriale», dernier ouvrage de Gisèle Sapiro : L'édition du Nord au SudJeudi 12 Mars 2009
Il est désormais rare que plusieurs mois passent sans que soit annoncé le rachat d’un éditeur par un autre, une fusion, une acquisition, l’immixtion d’un nouvel acteur espérant des profits rapides dans le monde de l’édition. En quelques années, le paysage français a ainsi très vite évolué, des pans entiers passant successivement sous le contrôle de Vivendi Universal, de Wendel, de l’espagnol Planeta. Les groupes qui possèdent les éditeurs sont transnationaux. Il pourrait ainsi sembler à première vue que l’édition fasse fi des frontières et que l’activité des éditeurs ne recouvre plus les territoires nationaux ou les frontières politiques. C’est pourquoi le point de départ de cet ouvrage pourrait étonner plus d’un lecteur. À l’heure où l’on ne parle que de numérisation, de dématérialisation des supports et de livres électroniques, Gisèle Sapiro nous parle d’espaces, de territoires et finalement de "relations spatiales". Le paradoxe n’en est finalement pas un si l’on se penche plus avant sur le sujet. L’on sait depuis longtemps que le livre est à la fois une "marchandise" et un "ferment". Or, si la marchandise est appelée à s’échanger, la question de l’internationalisation de la culture est beaucoup plus ambiguë. Le dernier livre de Gisèle Sapiro portait sur les traductions. Les langues font partie de ces éléments qui tracent encore des frontières géographiques et s’opposent à la totale unification de l’espace éditorial mondial sous l’influence des multinationales du livre. Tout comme les originalités juridiques et – et c’est là finalement le principal obstacle – les mentalités façonnées par des traditions nationales, qui font que la production locale demeure dans la plupart des pays prédominante malgré la facilité de l’accès à celle des autres pays.
Le but de Gisèle Sapiro est donc de s’opposer aux thèses qui affirment que la mondialisation permet un formidable échanges de culture et de connaissances où chacun serait gagnant, que la "globalisation éditoriale" permettrait un dialogue des cultures, une bienheureuse ouverture à l’autre. À cette thèse, qu’elle présente comme "l’approche culturaliste", elle oppose une vision reposant sur une différenciation selon les pays et sur des rapports de force inégaux entre les cultures. Certains trouveront cependant l’opposition forcée. Était-il nécessaire de caricaturer à ce point la position adverse (qui n’existe guère, en tout cas sous cette forme) pour imposer un point de vue dont l’originalité ne semble pas si grande. Gisèle Sapiro affirme ainsi que "depuis la fin des années 1980, la "globalisation" est souvent présentée comme un processus appelé à favoriser les échanges entre cultures, le "métissage", l'"hybridation". "Il nous semble au contraire que les dangers de l’uniformisation culturelle est soulignée partout et fait partie de la doxa : comment comprendre autrement l’extraordinaire écho dont a bénéficié la prise de position de Jean-Noël Jeanneney appelant à la création d’une bibliothèque numérique européenne pour éviter le monopole de la diffusion de la culture anglo-saxonne ? La lutte pour la préservation de la diversité des langues dans le monde? Les politiques gouvernementales en faveur de la production culturelle locale? M.A
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