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En décodé, à travers cette initiative engagée avec les professionnels du secteur pétrolier, "le gouvernement se dirige vers la libéralisation des prix des trois produits pétroliers (gasoil, essence super, fuel) après une décompensation définitive du gasoil.
Ainsi, alors que d’aucuns croyaient que le gasoil aurait été quelque peu épargné, au final, le processus est, d’ores et déjà, enclenché pour être appliqué dans sa totalité. Il s’agissait d’une feinte, tonnent des économistes, qui affirment ne pas être certes tombés dans le panneau mais partagent toutefois le malheur de ceux qui se sont réjouis un peu trop vite, suite à la dernière baisse enregistrée le 16 décembre courant.
En fait, ces néophytes ont cru naïvement que puisque les prix du pétrole continuent de baisser dans le monde, cela aura une incidence directe sur l’addition des Marocains à la pompe. Mais s’il est vrai que le prix du gasoil a reculé de 70 centimes le litre pour arriver à 8,99 dirhams/litre, il n’en demeure pas moins que les usagers de ce type de carburant ont vraiment galéré au point de voir leur bourse se réduire comme une peau de chagrin, à cause des hausses saccadées du prix de gasoil depuis l’arrivée de Benkirane aux commandes. Et comme le souligne parfaitement, pour la circonstance, le proverbe du chat échaudé craint l’eau froide, les Marocains devraient, pour éviter une surprise de taille, s’attendre au pire avec la finalité du gouvernement marocain qui est de ne plus subventionner certains produits énergétiques à partir de 2015 en laissant libres les prix à travers le système d'indexation.
Cependant, s’il s’agit, bel et bien, d’une stratégie qui permet au gouvernement Benkirane de ramener la facture globale de la Caisse de compensation de 42,5 milliards de dirhams en 2013 à 23 MMDH en 2015, les économistes marocains restent néanmoins perplexes quant à sa réalisation qui se fera, assurément, aux dépens du consommateur final, en l’occurrence le citoyen marocain.
En effet, plusieurs spécialistes s’accordent à dire que l’actuel Exécutif a négligé d’être méfiant quant à la chute depuis juin dernier des cours pétroliers, ce qui est inhabituel, voire éphémère. Et de préciser que les prix du pétrole vont reprendre, tôt ou tard, leur tendance haussière pour s’établir entre 70 et 80 dollars vers le 2ème trimestre de l’année prochaine…
Quand bien même le prix du baril de light sweet crude (WTI) a atteint vendredi dernier à New York une baisse record en chutant à 54,73 dollars, dans la foulée de 81,61 dollars le baril, mardi 11 novembre dernier, le niveau le plus bas depuis octobre 2010.
De ce fait, il s’agirait pour l’Etat de devoir prendre des mesures urgentes afin de bien réformer la Caisse de compensation.
Ces analystes souhaitent, in fine, que l’Exécutif explique, une bonne fois pour toutes, sa décision de modifier ou non le prix du gasoil, et ce sans verser dans la langue de bois à l’instar de la dernière sortie d’Abdelkader Amara à ce sujet.
Pour rappel, le ministère de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement avait expliqué récemment que "la moyenne des prix du gasoil au niveau international enregistrée durant la période de révision et les taux de change du dollar sont des éléments décisifs dans la prise de cette décision". Ainsi, il avait précisé que les fluctuations des cours des produits pétroliers sur les marchés internationaux ne varient pas nécessairement en fonction de celles des cours du pétrole brut, puisque chaque matière a son prix référentiel sur le marché international.
"Ces prix référentiels ne subissent pas automatiquement et immédiatement les fluctuations des cours du pétrole brut, et par conséquent les prix des produits pétroliers n'enregistrent pas les mêmes niveaux de variation. Aussi, la révision peut intéresser certains produits et pas d'autres", avait indiqué son département dans un communiqué avant de souligner que les prix du gasoil sont révisés le 16ème jour de chaque mois, sur la base du prix sortie raffineries, calculé conformément aux cours internationaux deux mois avant, et des prix de vente sur le marché international de Rotterdam, tels que disposés par l'arrêté du chef du gouvernement relatif à l'indexation partielle de certains combustibles liquides.
Selon la même source, le recours à la moyenne mobile des cours des deux derniers mois pour le calcul de l'impact vise à lisser les fortes fluctuations du marché international sur le prix de vente au niveau national.
D’après un économiste de la place, la décompensation, qui intervient dans un contexte social sensible, est sûrement «commandée» par les diverses consignes et pressions des institutions de Bretton Woods. Mais quid du prix du gasoil qui ne baisse pas malgré la détente sur le cours du baril du pétrole ?
Les routiers, dont les dépenses de carburant représentent 36% des charges d’exploitation, s’interrogent également sur l’absence d’une corrélation entre les cours du pétrole sur les marchés mondiaux et le prix du gasoil et la latitude que le gouvernement leur donnera pour indexer leurs propres tarifs sur ces fluctuations.
Pour fixer le prix des produits pétroliers, le gouvernement s’appuie sur les cotations fixées à Rotterdam en tenant compte de trois éléments : les cours internationaux des produits raffinés sur le marché néerlandais, le cours du dollar fixé par Bank Al-Maghrib ainsi qu’une formule d’indexation adoptée par arrêté ministériel.
Toutefois, les transporteurs n’ont de cesse de demander pourquoi les fluctuations du dollar à la hausse n’impactent que le gasoil. «Si la place de Rotterdam n’est pas un marché de gré à gré, pourquoi le gouvernement ne publie-t-il pas sa source d’information lui permettant de fixer les prix du gasoil?», se demande légitimement un professionnel de la route. Pour ce dernier, l’explication est claire comme de l’eau de roche: le parc de véhicules au Maroc étant dominé à 80% par le diesel, le gasoil est devenu, par conséquent, une source de recettes fiscales pour le gouvernement. Autant en conclure qu’il y a anguille sous roche !
En 2015 donc, et selon les déclarations du chef du gouvernement, le gasoil va rejoindre l’essence sur la liste des carburants libéralisés. Avec le risque prévisible de nouvelles flambées pour l’exercice à venir!